La Voie Infinie

Etude de la Voie Infinie - Les Lectures Essentiels


La Voie Infinie est une conscience qui se déploie et transforme nos expériences. Le défi est d'appliquer cet enseignement à tous les aspects de notre quotidien, de le rendre vivant à travers notre vie et celle de ceux qui nous entourent.

Les recommandations de Joel S. Goldsmith


Sur la base de ma propre expérience, je recommande que les étudiants débutent leur étude de la Voie Infinie avec le livre «Vivre la Voie Infinie», en s’attardant quelques jours sur l’«Introduction», pour plonger ensuite dans le reste du livre.


Suite à cela, l’étudiant devrait consacré deux ou trois jours à l’Introduction du livre «Pratique de la Présence». Pourquoi ? Parce qu’il fournit une base, expliquant à l’étudiant l’objet du livre, ce qu’il doit atteindre, pourquoi il doit l’atteindre et lui donne le motif de tout ce qui suit.

«Lire des livres de cette nature sans savoir pourquoi et quel devrait être le résultat attendu n’a pas de sens. Tout ce qui se passe quand un étudiant lit simplement un livre sans comprendre son but, c’est qu’il ait lu un autre livre lu, plaisant et agréable à lire, mais rien n’a été accompli.


Après quelques lectures, il devrait revenir à l’introduction et se demander «Est-ce que j’ai tiré du livre ce qui en était l’objectif ?» Si non, il doit le relire encore et encore, parce que ces livres ne sont pas seulement à lire : ce sont des livres qui doivent être usés jusqu’à ce que de nouvelles copies soient nécessaires.


Ensuite, j’oriente les étudiants vers la lecture de «l’Art de la Méditation» et «l’Art de la Guérison Spirituelle» et par la suite, l’étudiant peut passer à n’importe quel autre livre, dans l’ordre qu’il souhaite.


Je souligne toujours que les livres des «Lettres de la Voie Infinie» sont aussi importants que n’importe quels autres livres, sinon plus dont les Lettres de 1955 à 1959.


Dans chaque chapitre, l’étudiant est introduit à certains principes et leur application, de manière à ce qu’il puisse toujours se référer à ces livres pour trouver des outils de travail. Aucun étudiant ne progressera dans la Voie Infinie sans une compréhension des principes fondamentaux.


D’autre part, aucun étudiant avancé ne va réussir à moins qu’il ne revienne sans cesse aux principes de base.


Joel S. Goldsmith

Les essentiels à lire de La Voie Infinie


« Maintenant, c'est pourquoi j'ai si souvent fait référence à cette liste de nos écrits. Pourquoi est-ce que je continue à m'y référer encore et encore ? Parce que, si vous travaillez avec ces écrits spécifiques, appliquez-les aux problèmes de la vie qui vous viennent dans votre propre expérience, ou votre famille, ou vos patients, si vous travaillez avec eux encore et encore, ils développeront la conscience de la quatrième dimension. »


Joel Goldsmith.

1 - La voie infinie - LE NOUVEL HORIZON

LE SENS qui présente des images de discorde et de dysharmonie, de maladie et de mort, est le mesmérisme universel qui produit le rêve entier de l’existence humaine. Il faut comprendre qu’il n’y a pas davantage de réalité dans l’existence humaine harmonieuse que dans les conditions discordantes du monde. Il faut réaliser que la scène humaine entière est une suggestion mesmérique, et que nous devons nous élever au dessus du désir même de bonnes conditions humaines. Comprenez pleinement que la suggestion, la croyance, ou l’hypnose, est la substance ou le tissu de tout l’univers mortel, et que les conditions humaines, les bonnes comme les mauvaises, sont des images de rêve n’ayant aucune réalité ou permanence. Soyez disposé à ce que les conditions harmonieuses tout autant que les conditions discordantes de l’existence mortelle disparaissent de votre expérience, afin que la réalité puisse être connue, appréciée et vécue.


Au-dessus de cette vie perçue par les sens, il y a un univers d’Esprit gouverné par l’Amour, peuplé d’enfants de Dieu vivant dans la maisonnée ou le temple de la Vérité. Ce monde est réel et permanent: Sa substance est la Conscience éternelle. En elle il n’y a aucune connaissance de discordes, ou même de bien temporaire et matériel.


Le premier aperçu de la Réalité – du royaume de l’Âme vient avec la reconnaissance et la réalisation que toutes les conditions et expériences temporelles sont des produits de l’auto-hypnose. Avec la réalisation que la scène humaine entière – son bien autant que son mal – est une illusion, viennent le premier aperçu et la première perception du monde de la création de Dieu et des enfants de Dieu qui habitent le royaume spirituel.


Maintenant, dans ce moment de conscience élevée, nous sommes capables, ne serait-ce que faiblement, de nous voir libre des lois matérielles, mortelles, humaines et légales. Nous nous contemplons séparé et distinct de l’esclavage des sens, et dans une certaine mesure nous apercevons les frontières illimitées de la Vie éternelle et de la Conscience infinie. Les chaînes de l’existence limitée commencent à tomber; les choses perdent la valeur matérielle que nous leur accordions.


Notre pensée ne s’attarde plus sur le bonheur humain ou la prospérité, et il n’y a plus d’inquiétude pour la santé ou le foyer. La « vision plus grande, plus large » est en train de se préciser. La liberté de l’être divin se met à devenir apparente.


Au début de l’expérience, c’est comme si l’on observait le monde en train de disparaître derrière un horizon et s’écrouler hors de notre vue. Il n’y a aucun attachement à ce monde, aucun désir de s’y accrocher – probablement parce que dans une grande mesure l’expérience ne vient pas avant qu’une grande partie de nos désirs pour les choses de « ce monde » n’aient été dominés. Tout d’abord, nous ne pouvons pas en parler. Il y a un sens de « Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté – je suis encore entre les deux mondes; ne me touche pas ou ne me fais pas parler, parce que cela pourrait me tirer en arrière. Laisse-moi libre de m’élever ; ensuite, quand je serai complètement libre du mesmérisme et de ses images, je te parlerai de beaucoup de choses que les yeux n’ont pas vues ni les oreilles entendues. »


Une illusion universelle nous enchaîne à la terre – aux conditions temporelles. Réalisez ceci, comprenez ceci, car ce n’est que par cette compréhension que nous pouvons commencer à réduire sa mainmise sur nous. Plus nous sommes fascinés par les conditions de bien humain et plus est grand notre désir même des bonnes choses de la chair, plus intense est l’illusion. Dans la mesure où notre pensée demeure sur Dieu, sur les choses de l’Esprit, nous nous libérons de plus en plus des limitations.Ne pensons ni aux discordes ni aux harmonies de ce monde. Ne craignons pas le mal et n’aimons pas le bien de l’existence humaine. Dans la mesure où nous accomplissons cela, l’influence mesmérique diminue dans notre expérience. Les liens terrestres commencent à disparaître; les entraves de la limitation tombent; les conditions erronées font place à l’harmonie spirituelle; la mort cède le pas à la vie éternelle.


Le premier aperçu du ciel d’ici et maintenant est le commencement pour nous de l’ascension. Cette ascension est maintenant comprise comme une élévation au-dessus des conditions et des expériences de « ce monde », et nous contemplons les « nombreuses demeures » préparées pour nous dans la Conscience spirituelle – dans la prise de conscience de la Réalité.


Nous ne sommes pas ligotés par le témoignage des sens physiques; nous ne sommes pas limités aux ressources visibles; nous ne sommes pas circonscrits par les liens ou bornes visibles ; nous ne sommes pas enchaînés par les concepts visibles de temps ou d’espace. Notre bien s’écoule à partir du Royaume infini invisible de l’Esprit, de l’Âme, jusqu’à notre perception immédiate.


Ne jugeons pas de notre bien d’après une prétendue évidence sensible. À partir des formidables ressources de notre Âme, nous vient la prise de conscience instantanée de tout ce que nous pouvons utiliser pour une vie abondante. Aucune bonne chose ne nous est retirée lorsque nous regardons, au- dessus de l’évidence physique, le grand Invisible. Levez les yeux ! Levez les yeux ! Le Royaume des cieux est à portée de la main!


JE suis en train de briser pour vous le sens de limitation, comme preuve de Ma présence et de Mon influence dans votre expérience. JE – le JE de vous – suis au milieu de vous, révélant l’harmonie et l’infinité de l’existence spirituelle. JE – le JE de vous: jamais un sens personnel de « je », jamais une personne, mais le JE de vous – suis toujours avec vous.


Levez les yeux!

2 - Vivre la voie infinie - DIEU EST UN


Écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est notre seul Seigneur. (Deutéronome 6 : 4)


DANS notre acceptation et notre compréhension que Dieu est un, Dieu n’a aucun opposé, et il n’y a aucune opposition. Avec Dieu en tant que un, il y a une seule activité, un être, une cause, un pouvoir, une loi.


Quand on demanda au Maître lequel des commandements était le plus grand, il répondit : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée.» Par conséquent, le premier, et le plus grand de tous les commandements est: «Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face.»


Nous pensons à Dieu comme pouvoir, ainsi le commandement est : tu ne reconnaîtras aucun autre pouvoir que Dieu. Qu’est-ce que nous craignons alors : les germes, l’infection, la contagion ? Puisque Dieu est le seul pouvoir, ces choses peuvent-elles avoir un pouvoir quelconque ? Selon l’enseignement du Maître, elles ne pourraient avoir aucun pouvoir, sinon celui qui leur serait donné par Dieu.


Craignons-nous le manque ou la limitation? Comment le manque ou la limitation peuvent-ils nous atteindre ? Craignons-nous les guerres et les bombes atomiques? Selon le premier commandement, Dieu seul est pouvoir. Qu’arriverait-il au pouvoir de la bombe atomique si nous pouvions réaliser Dieu comme le seul pouvoir ? Réfléchissez profondément à cela, parce qu’il doit arriver un moment de transition où nous pouvons déclarer intellectuellement : « Mais ceci est vrai. » « Si Dieu est le seul pouvoir, qu’avons-nous à craindre de tous les prétendus pouvoirs de la terre et de l’enfer ? » Ensuite doit venir un autre moment de transition où nous passons de cette acceptation intellectuelle à une acceptation spirituelle, une sensation d’accord intérieur : « Oui, ceci est la vérité ; je ressens la vérité de ce pouvoir unique. »


«Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face» – par conséquent, Dieu est la seule loi. Nous voyons alors surgir une saisissante question : Existe-t-il une loi de la maladie ? Dieu est la seule loi. Qu’est-ce qui cause la maladie alors ? Qu’est-ce qui la perpétue, s’il n’y a aucune loi de la maladie ? On nous dit dans l’Écriture : « Qu’il te soit fait selon ta foi» ; donc, si vous avez la confiance, la foi ou la croyance qu’il y a une loi de la maladie, il doit en être ainsi pour vous. Voyez-vous, le monde essaie de supprimer la maladie par l’étude des lois de la maladie, or, il n’existe pas de telles lois.


Selon l’enseignement du Maître et l’enseignement de toute la sagesse spirituelle au cours des siècles, il y a seulement un pouvoir, une loi, un être.


Réfléchissez bien maintenant, car voici le point vers lequel nous nous dirigeons :


il n’y a rien dans ce monde entier pour quoi ou contre quoi il soit nécessaire d’utiliser le Dieu-pouvoir. Puisqu’il n’y a aucun pouvoir en dehors de Dieu, il n’y a aucun péché, aucun mal; puisqu’il n’y a aucune loi en dehors de Dieu, il n’y a aucune loi de la maladie, aucune loi de la carence ou de la limitation, et nous n’avons plus besoin de nous tourner vers Dieu pour vaincre ces choses, pour nous aider à nous élever au-dessus d’elles, pour les détruire, les corriger ou les supprimer.


Tel est le rôle de cet enseignement, l’enseignement que nous pouvons appeler l’enseignement du est – seulement les trois lettres E - S - T, EST – et c’est tout aussi simple que la révélation qui donna naissance à la Voie Infinie, également une courte expression : « en tant que ». Dieu est exprimé, manifesté en tant que vous et en tant que moi. Dieu est en train d’apparaître en tant que votre être et mon être. Dieu est en train d’apparaître en tant que ; Dieu apparaît en tant que cet univers. Il n’y a aucun état d’être séparé de Dieu puisque Dieu apparaît sous la forme de cet univers ; il n’y a aucune condition séparée de Dieu, puisque Dieu apparaît en tant que la substance et l’activité de cet univers.


Dieu apparaissant en tant que, nous conduit logiquement à Dieu est. Est n’a aucun terme de comparaison puisque toujours, éternellement et immortellement, il est ce qu’il est, et cet est, est Esprit. Ce n’est pas quelque degré de bien humain, ce n’est pas non plus quelque degré de mal humain. Il est – spirituellement, harmonieusement, joyeusement, éternellement, immortellement. Est.


La loi est. Il n’y a pas de bonne loi ni de mauvaise loi. Il n’y a que la loi – Dieu est. Il n’y a pas de pouvoir bon ou fort, pas de pouvoir bon ou mauvais : il n’y a qu’un pouvoir – Dieu est. Il n’y a aucun pouvoir à opposer à quoi que ce soit, il n’est donc pas utile de le prier pour vaincre nos ennemis ; pas utile de le prier pour vaincre le péché, ou les désirs ou appétits erronés,; pas utile de le prier pour vaincre la maladie, puisqu’il y a un seul pouvoir et le pouvoir qu’il y a est Dieu.


Nous devons en arriver, à présent, à un état de conscience appelé est, et nous devons nous reposer dans ce est. Il n’y a aucun mal contre lequel s’opposer ou duquel nous avons à être protégé, et nous n’avons pas à prier de sorte que Dieu fasse quelque chose pour nous, puisque Dieu, le Bien, est déjà.


Si au fond de nous-mêmes, nous pouvons ressentir un accord perceptible, cela est notre prière, notre traitement et notre communion avec Dieu. «Écoute, Ô Israël, Le Seigneur notre Dieu est notre seul Seigneur » – unique essence, unique cause, unique effet, unique Bien infini.

Vous êtes amené vers un état de conscience continu dans lequel, même par le biais de la suggestion, vous ne pensez pas à vous tourner vers Dieu pour qu’il fasse quoi que ce soit pour vous, puisque ce à quoi vous pensez est déjà. Vous ne priez jamais pour quelque chose ou quelqu’un. Votre entière prière devient un accord intérieur que cela est déjà et que cela a toujours été. «Avant qu’Abraham fût, Je suis... voici, Je suis avec vous toujours, même jusqu’à la fin du monde... Je ne te délaisserai jamais ni ne t’abandonnerai. » Est, suis, est – Je suis avec vous ; il en est ainsi. Vous ne cherchez plus à trouver mentalement quelque déclaration de vérité: il y a désormais une seule déclaration de vérité, et elle vient en un seul mot, est. Cela est déjà.


Il me fut révélé il y a de nombreuses années : « Ce que je recherche, je le suis. Je le suis déjà ; cela est déjà ; cela est toujours. » Avec cette compréhension vint la réalisation que je pouvais cesser de chercher ; je pouvais cesser de rechercher; je pouvais même cesser de prier. Cela est déjà. Et désormais ma prière ne consiste plus à demander ou affirmer, elle est la réalisation, la reconnaissance de est.

Quel que soit le bien venu en votre conscience sous forme de désir ou d’espoir, il est déjà. Il n’y a aucun pouvoir pouvant vous l’apporter demain. La question de temps intervient ici. Vous ne pouvez pas vivre hier, n’est-ce pas ? Aucun bien ne peut venir dans votre expérience d’hier, et pour autant que nous sachions, personne n’a jamais vécu demain. La littérature spirituelle du monde semble s’accorder sur le fait que maintenant est le seul temps où nous vivons, que maintenant est le seul temps où nous allons vivre, et, par conséquent, maintenant est le seul temps.


Ainsi, vous le voyez, une prière qui voudrait s’occuper d’hier ou de l’année dernière, ou peut-être de l’incarnation précédente, serait une perte de temps. Vous ne vivrez jamais il y a une heure, il n’est donc d’aucune utilité de prier pour quoi que ce soit, ou au sujet de quoi que ce soit qui se rapporte à l’heure passée. « Laissez les morts enterrer les morts. » Laissez hier enterrer hier, et occupons-nous de maintenant. Puisque nous ne pouvons pas vivre demain, il n’y a aucune raison de souhaiter, de désirer ou d’espérer pour demain. Il n’y a qu’un seul moment où nos prières peuvent se matérialiser, et ce moment est maintenant.


C’est la raison pour laquelle nous devons apprendre et comprendre le caractère instantané et spontané de la guérison et de la régénération, puisqu’elles peuvent avoir lieu seulement maintenant. Quel grand fait découvrons--nous? Avant tout nous découvrons que Je suis! Je suis maintenant! Vous allez demander:


« Qu’est Je suis ? » Cela, vous devez l’apprendre de l’intérieur, mais une chose est certaine : Si Je suis, tout ce que le Père est, et tout ce que le Père a, est à cet instant précis dans cet état d’être Je suis. Tout ce que le Père a est maintenant. Tout ce que le Père a est à moi maintenant. Si vous êtes capable de suivre ceci, vous allez dire : « Mais, ceci est simplement est, encore une fois ; est – pour lequel il n’y a ni à espérer, ni à prier. Pourquoi? Parce que dans ce maintenant il y a seulement un pouvoir, la seule présence, la seule loi, que Je suis. Tout ce que Dieu est, Je le suis maintenant! »


Pour autant que nous sachions, le Maître n’a jamais prié pour quoi que ce soit pour lui-même. Pouvez- vous comprendre pourquoi il paraissait n’avoir jamais de besoin ? S’il s’agissait de guérison, il pouvait guérir les foules, s’il s’agissait d’approvisionnement, il pouvait prendre soin de la multitude. À aucun moment il ne cherchait à obtenir ou à acquérir. La Bible déclare qu’il eut faim, qu’il fut tenté de changer des pierres en pains. Fut-il tenté de croire au manque ? Non. Il a reconnu son accomplissement, il a reconnu sa filiation divine, il a reconnu que tout ce que le Père avait, était à lui maintenant, et qu’il n’avait pas besoin de faire ce geste. Cela est déjà.


« Arrière de moi, Satan. » Arrière de moi, la tentation de croire que je puis acquérir quelque chose dans une minute, alors que dans cet état de maintenant est mon état de est. Cela est maintenant. Je suis. Tout ce que Dieu est, Je suis.

Sûrement qu’au plus profond de votre conscience monte ce sentiment d’accord que Je suis au milieu de vous en ce moment précis; tout ce qui a jamais été est maintenant ; tout ce qui existera jamais est maintenant car maintenant est le seul temps – l’harmonie divine de Dieu est votre être maintenant, et ceci est votre prière.


Ainsi, une fois de plus, nous sommes exhortés à retenir tout jugement, parce que si nous jugeons selon les apparences de ce monde, nous verrons le ciel assis sur les montagnes, ou les sillons de roues qui se rejoignent à l’horizon. Ce ne sont cependant que des apparences ou illusions, des tentations pour nous empêcher de nous aventurer plus en avant.


Vous pouvez aisément vous rendre compte que vous ne pouvez pas discuter de cela avec des amis ou des parents, parce qu’ils vivent selon les apparences, et que les apparences sont le pain et le beurre mêmes de leur vie quotidienne. Toute la conversation de la condition humaine tourne autour des apparences; il est donc inutile de tenter de parler de ceci, d’en discuter ou de l’exposer par le biais du raisonnement. Soyez tranquille et sachez ; mais soyez très tranquille.


Soyez très tranquille, et sachez spirituellement que ceci est la vérité : il n’y a aucune loi de la maladie, il n’y a aucun mal ; il n’y a aucun pouvoir qui puisse faire du mal. Ressentez spirituellement l’exactitude de ceci. Si vous le ressentez spirituellement, vous priez de façon juste plutôt que prier à côté. Si vous pouvez ressentir la justesse de la loi unique, du pouvoir unique – qu’il n’y a rien à vaincre, rien à détruire ou rien à supprimer – alors vous saurez, « Je suis déjà. Cela est ; Dieu est ; l’harmonie est. »


Alors que nous traversons les expériences de chaque jour, des tentations surgissent continuellement, nous incitant à juger en terme de bien ou mal, malade ou bien portant, riche ou pauvre, péché ou pureté. Nous sommes confrontés, non seulement aux trois tentations du Maître, mais à trois millions. Il y a toujours la tentation de regarder la femme adultère et de lui jeter quelques pierres ou de juger le voleur pris sur le fait. Du matin au soir, nous sommes tentés de croire aux apparences et de les catégoriser bonnes ou mauvaises, justes ou fausses ; mais nous devons résister à ces tentations en apprenant à regarder la personne, la circonstance, la condition, ou la maladie, et à retenir notre jugement. Nous devons réaliser est – est– et laisser le Père définir, esquisser et démontrer ce qui est spirituellement. «Mon royaume n’est pas de ce monde.» Il ne sert à rien d’essayer de juger le royaume spirituel à partir des apparences– cela ne marchera pas.


L’étude et la pratique de la Voie Infinie est le développement de la conscience spirituelle. Cela ne veut pas dire traverser l’existence humaine en reconnaissant toutes les erreurs et trouver un système par lequel les rendre justes. C’est regarder à travers les apparences à la fois du bien humain et du mal humain, et apprendre à contempler la réalité spirituelle qui est, même là où l’apparence semble être .


Environ 500 ans av. J.--C., Lao--Tseu déclara : «Un nom ne peut pas nommer l’éternel. Sans-nom est la Source du Ciel et de la Terre ; avec les noms, on arrive à la création et aux choses. » En d’autres termes, si vous pouvez nommer Dieu, ce n’est pas Dieu. De sorte que tout ce que vous pourriez penser au sujet de Dieu représenterait seulement votre concept de Dieu. Si vous dites, «Dieu est amour», c’est un concept de Dieu; ce n’est pas Dieu. Ainsi, prier l’Amour ou l’Intelligence serait adresser une prière à des concepts, non à Dieu. Vous pourriez passer en revue tous les synonymes de Dieu, et déclarer que Dieu est ceci ou cela, et vous seriez dans l’erreur. Ce ne serait pas Dieu du tout ; ce serait seulement un concept de Dieu, et le prier ne produirait aucun résultat.


Puisque n’importe quelle pensée que vous pourriez avoir au sujet de Dieu représenterait une opinion, une théorie ou un concept, et ne serait pas Dieu, comment donc allons--nous, dans la Voie Infinie, considérer Dieu ? En réalité, il y a une seule chose que vous puissiez connaître au sujet de Dieu : Dieu est. De cela vous pouvez être tout à fait sûr.


Vous n’avez aucun moyen de savoir si Dieu est le mental, ou si Dieu est vie, ou si Dieu est amour. Ces mots peuvent être des citations qui représentent simplement des idées formulées par les saints, les voyants et les sages, à travers les âges. Ils peuvent être parfaitement justes dans leur évaluation de ce que Dieu est, mais vous aurez à admettre que n’importe quelle chose susceptible d’être dite sur Dieu représente une théorie, une croyance, une opinion ou un concept – tout sauf une chose : Dieu est. Cela vous le savez Dieu est. «Reconnais--le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers... Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi. » Reconnais--Le et garde ton esprit fixé sur le Dieu qui est. Dieu est. Il suffit de savoir cela. Que pouvez--vous faire de plus, en fait de communion avec Dieu, que cette reconnaissance intérieure que Dieu est ? Tout le reste peut être spéculation ou opinion, mais une chose que personne ne peut vous enlever, c’est la réalisation que Dieu est. Aussi longtemps que vous reconnaissez que Dieu est et que vous vous reposez sur cette conviction intime, de quelque façon, mystérieuse pour l’entendement humain, Dieu révèlera tout ce que vous avez besoin de savoir en ce qui concerne Dieu.

Nous vous avons conduit vers ce point capital : ne vous occupez pas de ce que quiconque enseigne au sujet de la nature de Dieu, et ne vous occupez pas de ce que quiconque a écrit sur Dieu. Beaucoup de ce que vous lisez et étudiez peut vous sembler juste ; beaucoup peut être mis en doute. Il n’y a qu’un seul fait sur lequel vous puissiez ressentir un accord complet, au sujet duquel aucun doute n’entrera jamais dans votre pensée : Dieu est. Contentez--vous de cela jusqu’à ce que, du fond de votre être, Dieu vous révèle ce que Dieu est, quand Dieu est, comment Dieu est. Laissez Dieu Se révéler à vous Lui--même.


J’ai eu ma propre expérience intérieure de Dieu, la réalisation de Dieu, et la sensation réelle de la présence de Dieu, mais je ne peux pas rendre ceci réel pour vous. Beaucoup ne pourraient même pas croire que j’en ai eu l’expérience. À moins d’avoir vous--même une certaine mesure de réalisation de Dieu, comment pourriez--vous savoir si je dis la vérité ou si je ne suis pas moi--même dans l’erreur?


Je sais, mais je ne peux pas vous transmettre ce savoir. Vous êtes déjà d’accord sur un point: Dieu est. Si vous voulez bien accepter cette « êtreté »(2) de Dieu, cette pointe intérieure de conscience et de réalisation que Dieu est, et contemplez cette vérité, bientôt Dieu Se définira Lui--même. Dieu Se révèlera, Se dépliera et Se dévoilera au--dedans de vous, d’une manière originale, et avec chaque expérience viendra une certaine mesure de ce que nous appelons guérison.


La santé et la richesse ne vous seront pas ajoutées ; vous constaterez que santé et richesse ont été incluses au--dedans de vous avant même qu’Abraham fût. Vous découvrirez que, puisque Dieu est la nature infinie de votre être, toute l’harmonie et tout le bien sont inclus dans l’infinité de cet Être spirituel unique.


Cela, vous l’expérimenterez par vous--même, non pas en me croyant, ni en acceptant ma parole. Je souhaite seulement qu’en me croyant, la sagesse spirituelle et la démonstration puissent vous arriver ; mais il ne peut en être ainsi. L’expérience spirituelle ne peut se produire que par votre propre réalisation spirituelle. Je peux simplement vous dire ceci : si, sans idée ou opinion préconçue, sans théorie ou concept de ce que Dieu est, vous pouvez réaliser «Dieu est, cela je le sais», et demeurer dans cette vérité, y réfléchir, en gardant votre pensée dans cette direction, alors viendra – des profondeurs de votre conscience l’expérience révélant ce que Dieu est et comment Dieu opère et agit dans la totalité de cet univers merveilleux. Cela viendra par le discernement spirituel, mais ne viendra pas en acceptant simplement ce que d’autres ont dit ou écrit sur Dieu.


Les anciens Hébreux disaient : «Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur », mais cela aussi est une répétition d’un concept de Dieu. (3)

(1) L’auteur fait remarquer que son message est basé sur ces deux petits mots de deux lettres : IS et AS ; IS signifie EST, et AS signifie EN TANT QUE.


(2)is--ness dans la version originale anglaise Le discernement spirituel viendra avec chaque expérience de Dieu, et vous ne pouvez avoir l’expérience de Dieu que par la connaissance de la vérité. Or, quelle est la seule vérité que vous connaissiez ? Dieu est – cela est toute la sagesse spirituelle que vous connaissez, ou connaîtrez, jusqu’à ce que Dieu vous révèle davantage à partir du dedans de votre propre être.


(3)Godhood, dans la version anglaise

3 - Lettre de mars 86 (1955)- PROTECTION


Le mot «protection», au sens matériel de la vie, fait immédiatement penser à une défense, à une armure, à un endroit caché de nos ennemis ou à un certain sens du repli par rapport à un danger. Dans les sciences mentales, la protection s’appuie sur la pensée – sur une idée ou une certaine forme de prière, qui sauvera un individu d’une blessure ou d’un mal en provenance de l’extérieur. Lorsqu’on emploie le terme «protection», la pensée s’oriente immédiatement sur le fait qu’il existe quelque part une activité destructrice ou nuisible ou bien une présence ou un pouvoir de cette nature, et que le recours à des mots ou des pensées pour se protéger constitue un moyen de trouver la sécurité par rapport au danger qui menace une personne ou ses affaires.


Nous avons appris dans la Voie Infinie que Dieu est UN: Dieu, par conséquent, est l’Unique Pouvoir, et nous vivons consciemment dans cet état d’Unicité. Dès le moment où l’idée de Dieu en tant que réalité unique commence à poindre dans notre conscience, nous comprenons qu’il n’existe dans le monde entier ni pouvoir ni présence contre lesquels nous devrions nous protéger. Vous saisirez ceci à mesure que vous demeurerez sur le mot «omniprésence» et que vous vous rendrez compte que dans cette Présence- Plénitude de tout Bien, vous êtes absolument seul avec l’harmonie divine – cette harmonie qui pénètre et traverse la conscience étant en elle-même la Totalité et la Forme Unique du Bien.


Réfléchissez sur cette idée, méditez-la puis remarquez comment la révélation et l’assurance vous viennent de l’intérieur de vous-même, qu’il en est réellement ainsi: seul l’UN existe, et à cause de la nature de cet UN, il n’existe aucune influence extérieure qui soit bénéfique ou maléfique. Il n’existe aucune présence ni aucun pouvoir à qui adresser des prières afin de recevoir des biens ou des bienfaits, qui ne préexistent en tant qu’Omniprésence et cela, précisément là où vous êtes. Remarquez l’assurance qui vous vient au cours de vos périodes de communion grâce à la reconnaissance consciente que Dieu seul est et que la présence de Dieu est infinie. Il n’existe pas d’autre pouvoir ; il n’existe pas d’autre présence ; il n’existe aucune influence destructrice ou nuisible en qui que ce soit, dans aucun lieu ni aucune chose; il n’existe aucun mal dans aucune condition.


Dieu ne pourrait être UN, s’il se trouvait néanmoins une existence séparée et distincte de cet UN. Dieu seul est en train d’être – pensez à cela, Dieu seul est en train d’être. Par conséquent, comment pouvez- vous prier Dieu avec des mots et des pensées, ou comment pouvez-vous vous défendre vous mêmes, mentalement ou physiquement lorsque vous savez consciemment que Dieu est UN et qu’Il est l’Unique Être?


Le Maître nous a dit : « Il n’est hors de l’homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l’homme, c’est ce qui le souille» (Marc 7: 15). Nos études et nos méditations nous ont révélé que toute discorde ou disharmonie qui se manifeste aujourd’hui dans votre vie, emprunte le canal de l’activité de notre propre pensée. Nous avons accepté la croyance universelle en un pouvoir, en une présence et en une activité indépendants de Dieu ; nous avons accepté de croire qu’une personne ou une chose extérieure à notre être propre, puisse être une présence ou un pouvoir maléfique dans notre vie; et l’acceptation de cette croyance quasi universelle engendre pour une large part nos discordes et disharmonies. À mesure que, jour après jour – jour après jour – et consciemment, nous revenons à la prise de conscience effective de Dieu en tant qu’Être Infini – Dieu Se manifestant et S’exprimant Lui-même en tant que notre être individuel –, nous comprenons plus pleinement que tout le pouvoir s’écoule à partir de nous, à travers nous, en tant que bénédictions et bienfaits envers le monde, mais qu’aucun pouvoir n’agit sur nous de l’extérieur de notre être. En tant qu’étudiants de la Voie Infinie, nous devons savoir clairement qu’il n’existe aucun pouvoir agissant sur nous de l’extérieur de notre propre être – en bien ou en mal. Tout comme nous avons appris que les étoiles, créations de Dieu dans les cieux, ne peuvent avoir une influence sur nous ainsi que le croit l’astrologie, nous avons appris également que les conditions météorologiques et climatiques, l’infection, la contagion, les accidents ne peuvent agir de façon préjudiciable sur ceux qui sont parvenus à comprendre – au moins dans une certaine mesure – la nature de Dieu et la nature de l’être individuel. Il nous est rappelé constamment que nous devons devenir de plus en plus conscients de la nature de Dieu, de la nature de la prière et de la nature de l’être individuel, afin de parvenir à une compréhension de nous-même en tant que fils de Dieu, ce fils dont il est dit justement: «Fils, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi.»


La vie humaine dans sa totalité est faite de la croyance en deux pouvoirs – le bien et le mal. Toute leur religion en leur commencement n’ont jamais été qu’une tentative faite pour trouver quelque chose qui nous délivrerait des conditionnements extérieurs ou des pouvoirs du mal; elles n’ont jamais été ni plus ni moins que cela. De nos jours, même, la plupart des religions traitent de Dieu et elles Le conçoivent comme étant une sorte de grandissime Pouvoir qui nous protégera et nous sauvera – si seulement nous pouvons L’atteindre – de ces influences destructrices qui, affirme-t-on, existent en dehors de notre être.


Pensez sérieusement à la question de la protection ou du travail protecteur, car nous sommes chaque jour confrontés à des suggestions de dangers imminents ou menaçants. Une certaine personne ou place, ou chose, se présente toujours comme étant un grand danger ou un pouvoir de destruction que nous devons craindre et contre lequel nous devons rechercher un Dieu afin d’être sauvés. Il va de soi que si de tels dangers existaient – et un tel Dieu – le monde aurait découvert il y a bien longtemps quelque façon de L’atteindre.


Le caractère de Totalité de Dieu rend tout à fait impossible l’existence d’un quelconque pouvoir ou influence de nature destructrice ou maléfique – quelque part, au ciel, sur la terre ou en enfer; ne faites donc pas l’erreur de penser à Dieu comme à un super-pouvoir capable de vous sauver d’une personne ou d’une influence dévastatrice, si seulement vous pouvez L’atteindre. Ne faites pas l’erreur courante de penser que la Voie Infinie est tout simplement une autre méthode pour trouver Dieu, ou une autre manière de prier pour amener l’influence de Dieu dans votre expérience afin de triompher de la discorde, de l’erreur, du mal, du péché et de la maladie. Non! Comprenez plutôt que ce Message amène à la prise de conscience de Dieu en tant que «Un» ; de Dieu en tant qu’être individuel infini; de Dieu en tant que Présence totale et Pouvoir intégral.


La croyance universelle en deux pouvoirs – le bien et le mal – continuera à opérer dans notre vie jusqu’à ce que nous, individuellement – rappelez-vous bien ceci, vous et moi individuellement – nous rejetions la croyance en deux pouvoirs. Au dixième chapitre de l’Évangile de Luc, vous lirez que le Maître a envoyé les soixante-dix disciples dans le monde «deux par deux... dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui- même devait aller. » Lorsque ces soixante-dix sont revenus, ils se réjouissaient en disant: «Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis, en ton nom. » Mais Jésus leur répondit : «... ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissezvous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.»


À notre époque, nous avons énormément besoin de la pensée protectrice, mais une telle pensée doit être en sa nature la prise de conscience effective que le caractère de Totalité inhérent à Dieu exclut à jamais la possibilité d’existence d’une source du mal dans le monde même ou encore celle d’une source capable d’agir dans la vie individuelle. Notre travail protecteur – ou nos prières visant à la protection –, doit consister à prendre réellement conscience que rien n’existe nulle part à n’importe quel moment de notre vie passée, présente ou à venir, qui soit de nature destructrice. Grâce à nos études et à nos méditations, nous finirons par parvenir à ce contact avec Dieu en nous-même, au cours duquel nous recevons cette divine assurance: «Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.» Ce ne sera pas en tant que protection contre des pouvoirs du mal ou des forces destructrices, mais en tant qu’assurance et certitude permanentes de l’Unique Présence, de l’Unique Pouvoir, de la seule Vie et de la seule Loi, que nous en ferons l’expérience. C’est dans cette connaissance et perception conscientes de l’état «UN» que nous trouvons notre paix.


Ce serait une excellente chose si les étudiants prenaient ce sujet de la protection comme thème de leur méditation quotidienne pendant un ou deux mois, sans rien en dire à personne. Ne discutez pas sur le sujet et abstenez-vous de le mentionner; tenez-le secret au-dedans de vous-même jusqu’à ce que vous parveniez en cette zone de la conscience où vous pouvez réellement ressentir que Dieu est UN et que le secret de la protection n’est pas à trouver dans la recherche d’un Dieu qui vous sauverait ou vous mettrait à l’abri contre une certaine intrusion extérieure, mais qu’au contraire la sûreté, la sécurité et la paix dépendent intégralement de votre remise en mémoire puis de votre réalisation consciente de la vérité que Dieu est UN UN Infini.


Ne comprenez-vous pas que le monde recherche la paix tout comme il recherche la sécurité et la sûreté – en dehors de son être propre, alors qu’aucune paix, ni aucune sécurité ou sûreté ne seront jamais trouvées si ce n’est dans l’état de réalisation individuelle de Dieu en tant que UN – Être, Présence et Pouvoir uniques? Nous ne pouvons parler de la paix, de la sécurité et de la sûreté au monde mais nous pouvons les trouver pour nous-même et permettre ainsi au monde de s’apercevoir par le biais de notre expérience que nous avons découvert une Voie plus haute que celle de la croyance superstitieuse en un certain pouvoir du bien qui, miraculeusement, nous sauverait d’un certain pouvoir du mal. Nous ne pouvons dire au monde qu’il n’existe pas de dangers provenant de sources, d’influences ou de pouvoirs extérieurs. Mais, la réalisation consciente de cette vérité qui est la nôtre, peut rendre si évidentes pour les autres l’harmonie, la plénitude et la perfection de nos vies que, l’un après l’autre, ils en viendront à chercher ce que nous avons trouvé.


Qu’avons-nous trouvé? Avons-nous trouvé un Dieu auquel nous pouvons adresser des prières et duquel nous pouvons recevoir des faveurs particulières que les autres – moins favorisés – ne peuvent recevoir ? Avons-nous trouvé un Dieu auquel nous pouvons adresser des prières afin de recevoir des guérisons, des ressources ou des protections? Non ! Absolument pas! Ce n’est pas cela que nous avons trouvé: c’est Dieu en tant que «Un» ; nous avons trouvé Dieu en tant que notre être. Nous avons trouvé Dieu afin qu’Il soit la Vie – non point sujette au péché, à la maladie ou à la mort, mais Seule et Unique Vie; nous avons trouvé Dieu pour qu’Il soit la Vie éternelle et immortelle, notre vie individuelle même. Nous avons trouvé Dieu pour qu’Il soit la Loi – non point une loi qui peut être utilisée à la manière des pseudo-lois comme celles de l’hérédité, de l’infection, de la contagion ou de la maladie, mais La Loi Omniprésente, unique et Infinie – qui maintient et soutient en tous temps l’harmonie et la perfection de Sa propre création.


Dieu est Un, et à part Lui, il n’existe pas d’autre Dieu. Puisque nous connaissons la nature de Dieu comme étant Une, nous savons que la nature de la prière est la réalisation de cet état d’Unicité.


  «Tournez-vous vers moi, et vous serez sauvés, vous tous qui êtes aux extrémités de la terre ! Car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre.» Isaïe 45: 22


S’en remettre à l’Esprit

L’harmonie spirituelle s’établit rapidement dès que nous abandonnons le désir ou la quête de l’harmonie physique ou extérieure. Telle est bien la signification ésotérique des paroles du Maître: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne » ( Jean 14 : 27). La Grâce Divine s’établit dans la mesure où nous nous détournons de tout sens humain de la paix, de la prospérité ou de la santé pour chercher la réalisation de «Ma Paix» incluant la santé ou l’harmonie spirituelle.

Paul nous dit:


«Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu: ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle» (Galates 6: 7).


Nous devons comprendre que dans le premier cas une mise en garde nous est adressée contre une foi, contre une confiance, contre la recherche d’un appui, ou d’une dépendance à l’égard de la créature, c’est- à-dire de cela qui apparaît en tant qu’effet. Au contraire, «semer selon l’Esprit» en plaçant sa foi, sa confiance et son espérance en l’Invisible Infini, c’est récolter les choses de l’Esprit et c’est ainsi que nous honorons le Créateur plutôt que la créature. C’est ce que le prophète Isaïe voulait dire lorsqu’il a mis les Hébreux en garde contre la foi qu’ils plaçaient dans «... l’ouvrage de leurs mains, devant ce que leurs doigts ont fabriqué» et c’est un principe très profond qui nous est révélé par cette mise en garde.


À ce point de notre développement, il est nécessaire de bien comprendre que nous avons laissé derrière nous la Loi de Moïse et que nous avons joyeusement avancé dans la grâce de la vérité. À présent, nous savons certainement que les bons humains ne sont pas récompensés par Dieu et que les mauvais ne sont pas punis par Dieu. Quelle que soit la récompense ou la punition dont nous faisons l’expérience dans notre vie, elle se produit par le biais de notre propre croyance en ces choses. Les étudiants se plaignent trop souvent amèrement des problèmes dont ils font l’expérience alors même qu’ils sont en quête de Dieu, sans se rendre compte de la chance qui est la leur, de se trouver au cœur des dits problèmes alors qu’ils aspirent à la révélation et à la réalisation de Dieu car, avant d’avoir été privé de toute aide humaine ou matérielle, on ne peut vivre l’expérience d’une totale dépendance envers l’Invisible Infini.


Nous sommes nés dans un monde où nous devons premièrement apprendre à compter sur nos parents, et plus tard sur nos professeurs, notre mari ou notre femme et souvent, nous finissons par dépendre de nos enfants. Dans l’intervalle, nous tombons sous la dépendance des médicaments, et des dollars, de sorte qu’à aucun moment de la vie communément vécue, nous n’apprenons qu’il existe un Invisible Infini qui est beaucoup plus à même de répondre à tous nos besoins et qui est beaucoup plus fiable que quiconque ou quoi que ce soit dans le monde visible. Pour l’être humain qui se contente de traverser la vie de cette façon, il est naturellement agréable de trouver à disposition ces personnes et ces choses sur lesquelles il peut compter, mais il pourra s’estimer heureux s’il termine sa vie sans que des ressources humaines ou matérielles ne lui aient fait défaut.


Toutefois, ceux qui ont entrepris de chercher Dieu raccourciront leur parcours grâce à tous les échecs et manquements rencontrés, imputables à leurs amis, à leurs parents ou à des choses car, c’est alors qu’ils s’en remettront totalement à cela qui n’avait jusqu’alors jamais été expérimenté – l’Invisible Infini. Et quels trésors spirituels ne pouvons-nous pas engendrer par la réalisation qui résulte de: «Ma grâce te suffit» et " l’homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.»


Un point important dans la pratique spirituelle

La pratique spirituelle – qui inclut toutes les phases du travail de guérison – représente beaucoup plus que le simple fait de déclarer ou de reconnaître quelque vérité spirituelle dès qu’un trouble est porté à votre attention. La pratique spirituelle est une réalisation constante et consciente de Dieu en tant qu’Omniprésence – de Dieu en tant que seule Vie, Loi, Substance, continuité, activité – l’Âme même et l’Intelligence de tous les êtres.


Supposons qu’en ce moment même vous receviez un appel à l’aide et que vous vous mettiez à donner un traitement, à prier, à entrer en méditation ou communion. Si, consciemment ou inconsciemment, vous avez accepté la discorde ou discordance et si vous espérez que l’harmonie sera rétablie grâce à votre traitement ou à votre prière, votre réussite sera très limitée et vos échecs seront plus nombreux que vos réussites.


Lorsqu’une communication téléphonique vous annonce un certain trouble ou désordre, il est nécessaire que vous vous rappeliez consciemment qu’il ne s’agit pas d’un désordre, d’un dérèglement ou déséquilibre qui doit, par vos efforts ou même encore grâce à Dieu, être corrigé; vous devez vous rappeler au contraire qu’il s’agit là d’un appel spécifique pour que vous reconnaissiez que Dieu EST maintenant – tel qu’Il fût au commencement et tel qu’Il sera à jamais!


À moins de vivre votre spiritualité de telle sorte qu’elle maintienne en vous la reconnaissance consciente que le passé et le futur sont un – ici et maintenant au présent – vous serez profondément affligé quand vous recevrez un appel téléphonique vous annonçant: «mon ami vient d’être tué, aidez-moi s’il vous plaît. » Vous seriez en fait dans une position très embarrassante, car il ne vous resterait qu’à attendre de ressusciter le défunt ou à accepter la mort en tant qu’événement réel en vous contentant alors de donner un traitement ou une méditation pour le réconfort de celui qui reste. Jamais vous ne devez vous trouver dans une telle situation : vous ne devez jamais être dans cet état de conscience où l’espoir subsiste encore de faire quelque chose de spirituel lorsqu’on vous annonce l’assassinat ou la mort de quelqu’un.

Lorsque vous vivez vraiment spirituellement, vous n’attendez aucun appel vous annonçant des discordes ou des disharmonies.

Vous vivez dans cet état de conscience pour lequel Dieu seul est la réalité et votre vie entière consiste à demeurer dans la réalisation de Dieu gouvernant maintenant et soutenant à jamais son propre univers – depuis l’aube des temps jusqu’à la fin du monde.


« Avant qu’Abraham fût, JE suis. Je suis à jamais avec vous », même jusqu’à la fin du monde. Cela ramène le passé et le futur dans le présent: si JE suis avec vous depuis avant Abraham, rien n’aura pu se produire avant cet appel qui ne fasse partie de la démonstration du JE suis – qui est l’Amour, la Présence et le Pouvoir de Dieu embrassant tout. Si JE suis avec vous jusqu’à la fin du monde, rien ne peut se produire aujourd’hui ni même demain ou la semaine prochaine, qui ne fasse partie intégrante du plan de direction et de protection du principe divin de cet univers, qui régit tous les domaines.


Dans la pratique métaphysique ordinaire, vous acceptez consciemment ou inconsciemment le fait qu’il existe en ce monde des personnes qui souffrent de certains troubles et inharmonies et qu’à un moment donné quelqu’un peut téléphoner ou venir en personne pour vous demander de l’aide et si vous n’êtes pas vraiment très vigilant, vous serez tenté d’apporter cette aide. À moins que vous ne soyez déjà en train de vivre dans la conscience de Dieu en tant que Loi et Être omniprésents, en tant que Bien omniprésent, en tant que guide, intelligence, sagesse, substance et réalité omniprésents, vous essaierez automatiquement d’instaurer, en faisant usage de moyens spirituels, des réajustements, des guérisons, des harmonies et des résurrections, tous basés sur le fait qu’un péché ou une maladie, qu’un accident ou un décès se sont déjà produits.


La Voie Infinie n’est pas une pratique qui commence lors d’un appel à l’aide. La Voie Infinie est un mode de vie dans lequel nous avons en tous temps notre vie, notre mouvement et notre être ancrés dans la réalisation de Dieu en tant qu’Omniprésence et, dans un tel état de conscience, dès qu’une apparence de désordre ou l’annonce d’une telle apparence nous atteint, il nous est donné de sourire en sachant qu’en vérité, aucun désordre ni aucun manque d’harmonie ne s’est jamais produit et qu’en conséquence, il n’est nul besoin d’ajustement en ce moment même.


Voilà l’un des points les plus importants à réaliser sur le sentier spirituel. À une époque, il me fut enseigné que les praticiens devraient reconnaître consciemment et spécifiquement cette vérité chaque jour, à savoir: tous ceux qui ont besoin de moi me trouveront. Vingt-quatre heures seulement me suffirent pour apprendre qu’une telle pratique était un reniement du Christ. Comment aurais-je pu dire le temps d’une inspiration: «Ceux qui ont besoin de moi me trouveront» et dire dans le souffle suivant, quand ils arrivaient près de moi: «Dieu vous gouverne; Dieu est votre vie; vous êtes désormais parfaits» ? Ne comprenez- vous pas qu’il vous appartient de savoir, avant que quiconque ne s’adresse à vous, que la perfection était l’état véritable de son être, et que la perfection est l’état véritable de son être dans l’ici et maintenant? Croyez-vous réellement que nous ayons quelque chose à faire pour établir ou produire l’harmonie? Non, non! Le rôle qui nous est assigné sur le sentier spirituel n’est pas d’être un réparateur de dommages ou un sauveur de vie humaine, ni un médecin ou une quelconque influence protectrice: cela, c’est la fonction de Dieu! Et non seulement maintenant, mais depuis le commencement, la fonction de Dieu est d’être le principe créateur de cet univers, d’être le principe qui maintient et soutient – et cela en tous temps.


En comprenant la nature de Dieu, vous comprendrez que Dieu est le principe créateur de toute existence; que Dieu est la loi de toute création; que Dieu est la substance, la réalité et la perpétuation de toute création. Toute création par conséquent est en Dieu et de Dieu, soumise au gouvernement de Dieu et à la garde de Dieu. C’est votre fonction de connaître cette vérité. Vous connaîtrez cette vérité et cette vérité vous affranchira – elle vous libérera de l’acceptation des apparences et donc du désir d’agir ensuite sur ces apparences.


Comprenez-vous ce qui différencie le Message de la Voie Infinie et sa pratique de la plupart des enseignements métaphysiques? Vivre la Voie Infinie signifie vivre dans un état de réalisation permanente et consciente de Dieu en tant qu’Être Éternel Infini, Omniprésent. Cela signifie vivre toujours en gardant à l’esprit que même «avant qu’Abraham fût» JE SUIS le Principe divin, l’influence protectrice qui maintient et qui soutient cet univers. Cela signifie également vivre en conscience dans un état de réalisation permanent de cette vérité: «JE SUIS avec vous jusqu’à la fin du monde» et qu’en conséquence, de la même façon que rien n’a pu vous arriver hier, rien non plus ne peut vous arriver aujourd’hui ou demain – qui ne soit inclus dans la Grâce de Dieu.


Nous pourrions vivre dans le miracle permanent si seulement nous demeurions conscients de cette vérité: «Ma Grâce te suffit en toutes choses.» Ta Grâce suffit pour satisfaire à tous les besoins, mais non pas Celle qui se produira demain. Ta Grâce, depuis avant même qu’Abraham fût, me suffit. Ta Grâce me suffit jusqu’à la fin du monde. Ta Grâce passée, présente et à venir me suffit en toutes choses à cet instant même. Tous les jours, des tentations se présentent qui nous font croire que nous, ou bien nos familles ou nos étudiants, nous avons besoin de quelque chose de formel – ce peut être de la nourriture, ce peut être un logement, une quelconque opportunité, un surcroît d’éducation, un emploi ou du repos – mais à toutes ces sortes de choses, nous pouvons répondre: «L’homme ne vivra pas de pain seulement mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» car Ta Grâce suffit à l’homme dans tous les cas.


Vous pouvez, à partir de ces deux versets des Écritures, vous construire une telle conscience de l’omniprésence de l’Infini Invisible que vous apprendrez pour toujours à aimer, à trouver à votre gré et à apprécier toutes choses dans le monde des formes et toute chose qui existe en tant qu’effet mais cela – sans ressentir jamais le besoin de quoi que ce soit ni exiger quoi que ce soit. Puisque la grâce de Dieu vous suffit, abstenez-vous de vivre uniquement d’effets afin de vivre de toutes les Paroles de Vérité qui se trouvent incorporées dans la trame de votre conscience, et de tous les passages de vérité que vous avez faits vôtres. Affirmer des vérités en niant les erreurs, voilà qui n’accomplira pas votre démonstration. Vous devez apprendre à vivre de toute Parole de Vérité et faire en sorte que toute Parole de Vérité fasse partie intégrante de votre conscience, afin de devenir la chair de votre chair, l’ossature de votre ossature, jusqu’au moment où le passé, le présent et l’avenir seront tous «rassemblés» dans la réalisation consciente de la Grâce de Dieu comme étant votre suffisance. En d’autres termes, votre conscience de la Vérité est la Source, la substance, l’activité et la loi de votre démonstration quotidienne du Bien.


Pour résumer, j’aimerais demander à ceux qui ont accepté le Message de la Voie Infinie en tant que mode de vie, de faire un retour en arrière pour revivre présentement leur passé, en consacrant quelques périodes du prochain mois à réaliser dans leur conscience que la grâce de Dieu a constitué leur suffisance tout au long de ce qui est appelé « leur passé» ; et à réaliser ainsi que, depuis avant qu’Abraham fût, le gouvernement de Dieu dans cet univers est resté si parfait que rien dont la nature est discordante ou inharmonieuse ne peut jamais vous arriver – à vous-même, comme d’ailleurs à personne d’autre aujourd’hui ni demain.


Ainsi donc, s’il vous fallait entendre parler d’un péché, d’une maladie, d’un accident ou d’une mort, immédiatement vous devriez prendre conscience que cela n’a pas pu se produire puisque, depuis le commencement des temps, Dieu a été la loi unique et la seule réalité de Son univers. Vous connaîtrez alors la signification de la guérison spirituelle. Vous connaîtrez ce qu’est la conscience-Christ; vous saurez ce que veut dire: «avoir la vie, le mouvement et l’être» dans la Conscience Divine, sans jamais accepter les apparences, les tentations, les discordes, les péchés, les maladies ou accidents comme étant autre chose que des tentations destinées à vous faire croire aux dimensions de l’espace et du temps.


Si vous êtes capables de saisir que votre passé doit devenir votre présent afin de vous permettre de le revêtir entièrement sous le terme JE SUIS: JE SUIS avec vous, JE SUIS avec vous dans le passé, JE SUIS avec vous dans le présent, JE SUIS avec vous depuis avant qu’Abraham fût – JE SUIS est votre loi, a été votre loi –, vous serez à même de faire le pas suivant qui consiste à ramener votre futur précisément dans votre présent, de sorte que «jusqu’à la fin du monde» embrassera dans votre conscience, la conscience de l’Omniprésence de JE SUIS. De cette façon, l’univers tout entier sera enveloppé dans le temps et l’espace depuis avant qu’Abraham fût, jusqu’à la fin du monde – tout son contenu se trouvant ramené dans l’ici et maintenant de «JE SUIS AVEC VOUS».

Le seul temps qui soit est le temps de Dieu – maintenant. Le temps de Dieu a existé depuis avant qu’Abraham fût, et il continuera d’exister jusqu’à la fin du monde. Puisque JE SUIS avec vous depuis avant qu’Abraham fût et jusqu’à la fin du monde, JE SUIS est le présent immédiatement – maintenant. La grâce de Dieu vous suffit maintenant, et Elle suffit à votre famille, à vos amis et à vos étudiants – et à tous ceux qui veulent bien accepter la Grâce de Dieu.



Le châtiment


Il arrive que des secrets tellement profonds nous soient révélés que nous en sommes secoué de la tête aux pieds, et lorsque cela se produit, non seulement nous apprenons quelque chose de nouveau, mais ce quelque chose doit entraîner un changement drastique dans notre vie. Une telle expérience se produit lorsque nous saisissons dans notre conscience la nature du châtiment et les raisons pour lesquelles nous sommes punis dans notre vie.

Comprendre que Dieu ne récompense ni ne punit, constitue un seuil important dans notre développement spirituel. Si, une telle affirmation ayant fait sensation sur vous, vous avez réfléchi et médité sur ce sujet et si, à un certain moment de ce processus de réflexion intérieur, vous en êtes arrivé à comprendre que toutes les théories religieuses enseignées à propos du châtiment sont erronées, cela même a dû entraîner un changement saisissant dans votre vie. Si vous avez le courage de poursuivre de la sorte votre cogitation intérieure, vous parviendrez finalement à saisir la vérité concernant le sujet du châtiment et de ses causes – et cela vous donnera une chance de pouvoir remodeler votre vie.


Dieu est l’être individuel et cela signifie que Dieu est l’Être unique; aucune blessure ni aucun mal ne peuvent donc avoir accès à la pureté infinie de l’Âme de Dieu pour la souiller et rien n’existe qui puisse être à la racine du mal ou qui puisse lui servir de support. Dieu est votre Être, et si donc je devais d’une certaine manière vous blesser ou vous offenser, vers qui serait dirigée mon offense si ce n’est contre moi- même? Ceci rend claires les paroles du Maître: «... Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites» ; grâce à une telle compréhension, vous commencez à vous apercevoir que toutes les bonnes actions que vous avez accomplies à n’importe quel moment de votre vie, vous ont été bénéfiques; et vous commencez également à vous apercevoir que tous les maux ou pensées maléfiques que vous avez jamais destinés à autrui, que tous vos mensonges et toutes vos infidélités à la vérité, étaient dirigés contre vous même; il s’ensuit que tout châtiment vous est infligé par vous même – puisque les duperies – en pensées ou en actions – que vous supposiez dirigées contre une autre personne étaient en fait dirigées contre vous-même.


Quand, dans les temps à venir, l’humanité reconnaîtra cette grande vérité selon laquelle Dieu est l’Être de tout individu, le mal forgé contre nous ne nous atteindra jamais car il rebondira sur la personne qui nous l’avait envoyé. Dans la mesure où nous reconnaissons Dieu comme étant l’être individuel, nous prenons également conscience que toute arme forgée contre nous sera sans effet car le «JE» unique, l’«Être» unique, est Dieu; nous ne craindrons donc pas ce qu’un homme peut faire contre nous, puisque l’Être de nous-même qui est Dieu ne peut subir aucun dommage; une telle réalisation accomplie en nous renverra promptement le mal, et cela, beaucoup plus rapidement encore que par le passé.


Dès que la réalisation d’une telle vérité point en nous même, nous comprenons qu’il est désormais inutile que nous nous préoccupions de ce que nous fait une tierce personne et, dans notre conscience, nous nous rendons compte qu’il nous faut de toute urgence nous surveiller nous-même; c’est matin, midi et soir que nous devons surveiller nos pensées, nos paroles et nos actes afin de voir si nous, nous ne sommes pas en train d’envoyer quelque chose de négatif qui entraînerait nécessairement des conséquences au- dedans de notre propre être.

Ne croyez jamais un seul instant que cela entraîne qu’il faut être bon afin d’éviter le châtiment. Une telle révélation va beaucoup plus loin que cela: elle vous rend capable de comprendre que Dieu est votre Être et qu’aucun pouvoir n’est donné à quoi que ce soit d’erroné ou de négatif qui émanerait d’un individu, si ce n’est dans la mesure où vous lui donnez vous-même son pouvoir. Par la méditation, la nature de votre être véritable vous sera en conséquence révélée – c’est Dieu en tant que nature même de votre Vie et de votre Âme et en réalisant cela, vous comprendrez que ceci est la vérité pour tous les hommes et que l’unique chemin qui mène à une vie réussie consiste à comprendre que votre prochain, c’est vous-même.


Ainsi donc, quoi que vous fassiez aux autres, en bien ou en mal, c’est au Christ de votre propre être que vous le faites –

«Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.»


Pourquoi ?


Lors d’un appel à l’aide concernant certaines conditions physiques ou mentales, la question se pose souvent: «Pourquoi la soi-disant guérison spirituelle n’est-elle que partielle et pourquoi n’est-elle même parfois jamais totale? Ainsi, pourquoi donc une personne, qui est sur le point de se faire opérer, reçoit-elle une guérison miraculeuse après avoir demandé de l’aide, bien que ce ne soit pas celle qui exclut la nécessité d’une opération? Pourquoi ce malade qui subit l’opération échappet-il à toute infection et à tout effet secondaire et pourquoi se rétablit-il plus rapidement qu’il serait normal mais néanmoins – si Dieu est pour quelque chose dans une telle guérison pourquoi Dieu n’a-t-Il pas fait en sorte que l’opération ait été inutile? »


Vous devez comprendre en premier lieu qu’il n’existe pas de degrés dans la vérité. La Vérité est absolue. Dieu est absolu. Dieu est la Vérité absolue; Dieu est l’Être absolu; Dieu est la perfection infinie, éternelle, immortelle, omniprésente. Dieu est tout. Par voie de conséquence, le caractère de Totalité dans l’infinité, ainsi que la plénitude et la perfection de Dieu étant établis, toute démonstration qui reste en dessous de cela, et dont le patient fait l’expérience, représente l’état de conscience conditionné qui a empêché la manifestation ou réalisation de l’intégralité de l’activité divine.


Vous avez ici deux facteurs qui entrent en ligne de compte: la conscience du praticien et la conscience du patient. Admettons que la conscience du praticien soit beaucoup plus élevée et profonde que celle du malade et, dans ce cas, le patient s’adresse au praticien dans un état de conscience conditionné qui l’empêche d’ouvrir complètement sa conscience à la plénitude de l’activité de Dieu. Il peut exister en lui un tel attachement au corps, ou un tel sens d’une santé qui lui serait personnelle que le patient ne peut lâcher prise totalement; en conséquence, il ne reçoit pas le plein bénéfice de l’intégralité et de la perfection infinies de l’activité de Dieu en tant que conscience individuelle. Bien que le praticien puisse être l’instrument d’une guérison totale et parfaite, la conscience conditionnée du patient ne permet pas toujours qu’elle soit manifestée.


D’autre part, il se peut que le praticien ne soit pas élevé jusqu’à ce niveau de l’expérience du miracle de la guérison totale. Pour se trouver dans l’état de conscience le plus élevé, le praticien a atteint cette élévation de conscience spirituelle consciente au sein de laquelle nul effort n’est jamais fait afin de contacter Dieu en vue d’obtenir une guérison. Il demeure dans la conscience de Dieu en tant qu’être individuel et donc dans l’état de perception consciente que l’individu est déjà parvenu à l’immortalité et à l’éternité, cet état d’être auquel rien ne peut être ajouté.


Le praticien qui essaie d’utiliser la vérité pour combattre l’erreur, qui contacte Dieu dans le but d’établir l’harmonie ou qui se trouve encore dans la troisième dimension de la vie, où le corps est quelque chose de séparé et distinct de la conscience spirituelle, fera l’erreur de se sentir concerné par la santé à acquérir contre la maladie, ou il se permettra d’être préoccupé par ce qui apparaît comme étant moins que la perfection même sur la scène du visible.


Pour guérir parfaitement, le praticien doit demeurer dans la conscience de Dieu en tant que totalité infinie, ce qui veut dire qu’il doit rester dans la quatrième dimension de la vie, au sein de laquelle les paires d’opposés ne sont ni reconnues ni attestées – bien et mal, riche et pauvre, moral et immoral, immortel et mortel. Dans cette conscience quadri-dimensionnelle ou conscience-Christ, le praticien n’est jamais conscient de quelqu’un ou de quelque chose à soigner ou à corriger, mais il est toujours conscient de l’Omniprésence de l’Être Divin.


Quand le praticien est capable de demeurer dans la conscience-Christ et d’avoir en permanence «cet esprit qui était aussi en Jésus-Christ», la plénitude de l’Être de Dieu s’écoule alors librement et, qu’il s’agisse d’une maladie aiguë ou d’une maladie chronique ou bien d’une maladie nécessitant une opération, le praticien peut amener la réalisation consciente et la démonstration de la guérison totale, c’est-à-dire le déploiement de l’harmonie divine. Quand la conscience du praticien est un tant soit peu conditionnée, la guérison alors peut seulement se produire proportionnellement au degré de conditionnement de la conscience du praticien. Afin de vivre totalement l’expérience d’une guérison instantanée ou totale, le patient doit aborder ce travail sans avoir la pensée conditionnée qui lui fait croire que le pouvoir de Dieu peut sauver quelqu’un de la maladie, mais ne peut être capable néanmoins d’accomplir le déploiement total de l’harmonie sans l’aide d’une opération. Le patient doit au moins être capable de se détendre sans avoir aucune idée ou opinion préconçue sur ce qui va se produire et laisser la conscience divine du praticien exercer une totale domination.


Vous pouvez facilement vous rendre compte que c’est au praticien qu’incombe la responsabilité la plus grande. Quand il s’élève véritablement au-dessus des paires d’opposés jusqu’à ce niveau de conscience au sein duquel tout sens de la maladie et aussi tout sens de la santé ont disparu, et quand aucune des phases de la scène humaine n’engendre plus en lui aucune réaction porteuse du désir sous-jacent de guérir, de corriger, de sauver, de renouveler ou de régénérer, le praticien peut alors, dans cet état de conscience spirituellement illuminé, accomplir de plus grandes œuvres.


Au fur et à mesure que vous vous approcherez de cet état de non-réaction au monde des apparences grâce auquel vous ne réagirez plus aux bonnes apparences par la joie et encore moins par la crainte ou le doute aux mauvaises apparences, vous ferez de plus grandes œuvres de guérison et vous serez capables de transmettre à ceux qui s’adressent à vous une confiance accrue dans cette grande Vérité qui atteste que Dieu est, ce qui signifie que l’harmonie est, que la perfection est, que la réalité est – et qu’en dépit de toutes les apparences qui prouvent le contraire, le bien seul est.


Aloha,

Joël.

5 - La vie contemplative - LA CONTEMPLATION DEVELOPPE LE CONTEMPLATEUR


Le nouvel étudiant peut croire très souvent que la manière spirituelle ou contemplative de vivre est une vie sans discipline, mais c’est tout le contraire qui est vrai, parce qu’il n’y a pas de vie qui exige de plus grande discipline que la vie spirituelle.

Telle qu’elle est vécue par la plupart des gens, la vie est plus ou moins indisciplinée parce que peu ou pas d’effort n’est fait par l’individu pour contrôler la nature de sa pensée. Il est enclin à accepter tout ce qu’il voit ou entend, en se réjouissant d’habitude sur ce qu’il pense bon et gémissant sur ce qu’il croit mauvais, de sorte qu’il se demande rarement: «est-ce que ceci est aussi bon qu’il paraît ? », ou « ceci est-il aussi mal qu’il paraît? », et accepte plutôt les apparences selon le jugement humain. Mais dans la manière spirituelle de vivre, cela ne peut pas être fait, parce que la vie spirituelle entière est basée sur le rejet des apparences.


Ne jugez pas selon les apparences


La métaphysique communément aujourd’hui enseigne le rejet et le reniement de l’apparence du mal et la réalisation de sa nature irréelle. Mais dans la vie spirituelle véritable, il nous fait aller au-delà de simplement rejeter le mal comme erreur, parce que nous avons aussi à refuser la réalité de ce qui apparaît comme bon. Nous avons à ne pas voir les apparences humainement bonnes, dans la même mesure que nous ne voyons pas celles humainement mauvaises, parce qu’en discernant spirituellement, il n’y a ni bien ni mal, et que c’est sur cette base que toute la vie spirituelle est construite.


« Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul... Je ne te condamne pas non plus». Autrement dit, on ne se met pas à juger ce qui apparaît mauvais, mais il n’y a aucune acceptation non plus de l’apparence de bien: il y a une reconnaissance que le seul réel est l’Invisible – le spirituel et c’est quelque chose qui ne peut pas être vu des yeux ni entendu des oreilles. Sur cette voie, la discipline se situe dans le rejet de chaque apparence, bonne ou mauvaise, dans la réalisation que quoi que ce soit qui est de Dieu est invisible aux sens humains.


Dans l’ancienne métaphysique, si nous étions confronté à une apparence que nous jugions mauvaise, nous avions immédiatement à y résister, à la dominer, la détruire ou la supprimer. Si d’un autre côté, nous étions face à une apparence de bien humain, nous l’acceptions et nous nous en réjouissions. Mais le danger de cette procédure est que la chose même qui apparaît bonne peut en elle-même et par elle-même être mauvaise, ou peut devenir mauvaise, ou son effet sur quelqu’un peut être d’une nature mauvaise.


Une très bonne illustration de ceci est que presque chacun accepterait d’avoir un million de dollars, en le gagnant ou en l’héritant, en considérant que c’est bon, et pourtant l’acquisition d’un million de dollars s’est avérée la ruine de beaucoup de gens. Cela a changé leur nature et les a rendus avares ; car lorsque des personnes qui ont eu peu ou rien et qui ont toujours été libres et joyeuses de partager ce peu acquièrent plus qu’elles n’ont l’habitude d’avoir, beaucoup d’entre elles commencent à amasser, à saisir et à mettre de côté pour les mauvais jours, craignant de dépenser, de sorte que ce qui pouvait sembler bon est devenu mal pour elles. Dans l’image humaine, pratiquement chacun, presque sans exception, se réjouit d’une naissance et s’afflige d’une mort. Néanmoins, davantage de troubles ont été causés dans le monde humain par la naissance que par la mort. De sorte que si vous devez juger selon les apparences humaines, songez à toutes les tragédies qui ont résulté d’une naissance, en dépit de toute la réjouissance, et songez à l’inutilité et à la futilité de beaucoup du chagrin à la mort.


Ce sont des exemples extrêmes pour montrer comme il est peu sage de juger du bien et du mal. Mais spirituellement, juger en bien et en mal va beaucoup plus loin que d’être mal avisé. Dans un sens spirituel, c’est complètement faux, parce qu’il y a un Pouvoir qui est en chacun d’entre nous, et ce Pouvoir a pour fonction de créer, de maintenir et de soutenir l’harmonie de notre existence, et quand pour quelque raison l’harmonie est apparemment retirée de notre vie, Sa fonction est de la restaurer.


Vivre en témoin de l’activité de Dieu


Ce Pouvoir ou Principe est pleinement illustré dans l’expérience de Jésus-Christ telle que les quatre Évangiles la racontent. Jésus a clairement révélé que sa fonction était de guérir les malades, ressusciter les morts, nourrir les affamés, et pardonner aux pécheurs. Toujours, il disait: «Je ne peux rien faire de moi- même... le Père qui demeure en moi, c’est Lui qui fait les œuvres». Il portait toujours témoignage de la Présence de Dieu. Dans chacun des miracles accomplis par le Maître, il y avait le reniement du moi et la glorification du Père. C’était toujours, «de moi-même, je ne fais rien, car de moi-même, je ne suis rien. Si je parle de moi-même, je témoigne d’un mensonge. Par conséquent, ce n’est pas moi qui suis bon, ce n’est pas moi qui fais la guérison, je ne fais que porter témoignage de la présence et du pouvoir de Dieu».


Comment pouvons-nous témoigner de ce Pouvoir autrement qu’en étant tranquille ? Si nous faisons autrement, nous ne pouvons plus dire que nous ne faisons rien ni que nous ne sommes rien. Nous sommes devenu quelque chose au moment où nous faisons quelque chose. Par conséquent, lorsque nous sommes confrontés aux apparences – que l’apparence soit appelée bonne ou mauvaise – nous sommes confronté à une apparence humaine, et si nous voulons être témoin de la présence de Dieu, nous devons ne rien faire, nous devons ne rien penser et nous devons n’avoir pas de jugement. Je suis sûr que vous ne confondrez pas ceci avec le fait d’ignorer les exigences de la vie, ni avec une attitude paresseuse de ne rien faire, mais que vous comprendrez ceci comme étant une discipline de restriction de jugement du bien et du mal et une attitude d’attente – comme celle d’une écoute intérieure. Assurez-vous de bien comprendre la signification de cette attitude.

Afin de faire que nous ne soyons rien, nous devons immédiatement réaliser au-dedans de nous-même, «il n’y a ni bien ni mal: il y a seulement Dieu». Alors, pendant que nous surveillons sans aucun jugement l’apparence erronée, il n’y a véritablement pas de bien ni de mal: il y a seulement la présence de Dieu, et maintenant le Père intérieur peut accomplir Sa fonction, et sa fonction est de dissoudre l’apparence et de révéler la gloire de Dieu, Son propre être.


Même si, selon notre sens, une guérison apparaît, ce n’est pas réellement une guérison: c’est la dissolution de l’image matérielle, et la mise en évidence de l’image spirituelle. Il n’y a qu’une façon de pouvoir faire cela, et c’est en retenant le jugement en bien ou mal, puis en laissant le Père intérieur faire le travail. Alors, et alors seulement, nous pouvons vraiment ressentir que nous n’avions rien eu à voir avec la démonstration, excepté de porter témoignage de Dieu en action.


Ceci me rappelle une femme qui avait été guérie d’une maladie déclarée incurable et dont le mari, rempli de reconnaissance, était venu voir le praticien pour lui offrir un chèque en gage d’estime. Quand il commença à exprimer sa gratitude, le praticien dit: «Oh, ce n’est pas moi qui l’ai fait, c’est Dieu» ; sur quoi, l’homme remit le chèque dans sa poche en répondant: «Ah, bien, alors je ne vous dois rien. Je vais donner le chèque à Dieu». En fait, pour ce qui était de la guérison, le praticien avait raison, mais le mari aussi avait raison. Le praticien n’avait pas provoqué la guérison: il avait seulement témoigné de l’activité de Dieu, ainsi donc aucun argent n’était dû pour la guérison. Où le mari se trompait était qu’il aurait dû savoir que si le praticien n’avait pas été disponible et n’avait pas été capable de porter témoignage de la grâce de Dieu, il n’y aurait pas eu de guérison. Si le praticien avait été dépendant pour sa subsistance de poser des fils téléphoniques, d’entretenir des chaudières ou de n’importe quel autre travail, il n’aurait peut-être pas été capable de vivre dans l’Esprit et de témoigner de Dieu quand on le lui demandait. Par conséquent, lui donner de l’argent n’était pas pour la guérison; c’était seulement pour lui permettre d’être libéré d’autres obligations afin qu’il puisse maintenir sa conscience claire et libre de complications pour pouvoir toujours être dans l’Esprit pour porter témoignage de Son activité.


Quand vous êtes témoin d’œuvres de guérison, souvenezvous toujours de ce que vous voyez. Vous n’êtes pas témoin du pouvoir d’un individu, car un individu n’a pas un tel pouvoir: vous êtes seulement témoin d’un individu qui se maintient libre du monde des apparences et se garde dans une conscience de non- jugement afin que la grâce de Dieu puisse la traverser, parce que la grâce de Dieu ne peut pas venir à travers l’esprit humain. Et qu’est-ce que l’esprit humain sinon celui de toute personne encore endoctrinée par la croyance en deux pouvoirs?


La discipline dans la vie contemplative


Quelle que soit la quantité de connaissances de la vérité qu’une personne peut avoir, ou le nombre d’années qu’elle a consacrées à l’étude de la vérité, elle peut n’avoir encore aucun pouvoir de guérison. Il ne s’agit pas du nombre de déclarations de vérité qu’une personne connaît intellectuellement ou peut faire. Le pouvoir de guérison est lié au degré de prise de conscience effective et de conviction atteint du non-pouvoir des apparences. C’est pour cette raison que le chemin spirituel est un chemin de discipline, et que chaque disciple ou étudiant doit commencer à quelque moment de sa carrière à retirer tout jugement.


Dans la proportion où cette conscience de non-jugement est atteinte, les apparences de ce monde changent automatiquement quand elles touchent votre conscience. Ceci parce que votre conscience ne réagit pas au bien ou au mal, et est, par conséquent, capable de percer le voile d’illusion, même le voile d’illusion bonne, et de voir qu’il n’y a rien à craindre et rien de quoi jubiler parce que ce n’est pas la création spirituelle que vous voyez, mais un concept limité, parfois bon et parfois mauvais, parfois riche et parfois pauvre, parfois sain et parfois malade, parfois vivant et parfois mort. Mais rien de cela n’est vrai du royaume de Dieu.


La déclaration du Maître, «mon royaume n’est pas de ce monde», nous aide à nous discipliner. Nous rejetons instantanément chaque chose que nous voyons ou entendons en réalisant que c’est ce monde, mais pas Mon royaume, le royaumeChrist, le royaume spirituel, et que par conséquent nous ne l’aimons pas, ne le haïssons pas ni ne le craignons. Réfléchissez à la discipline nécessaire pour se retenir de toute tentative de changer l’apparence quand nous sommes en plein dans ce qui semble être un problème pour nous-même ou un autre. Pensez, pensez à une apparence discordante que vous avez vue, entendue, touchée, goûtée ou sentie, et puis voyez la discipline qui est nécessaire pour se retenir d’essayer de la modifier, de la changer ou d’y faire quelque chose, et pour, au contraire, être convaincu et savoir que «Mon royaume – le lieu où j’ai ma vie, mon mouvement et mon être – n’est pas de ce monde. Par conséquent, je n’ai rien à faire au sujet de ce monde excepté de savoir qu’il n’est pas de Mon royaume».


Quand nous retirons notre jugement – ce qui signifie retirer notre haine, peur ou amour de l’apparence – c’est alors que cet Invisible, l’Esprit de Dieu qui est en nous, peut immédiatement se mettre à l’œuvre pour changer l’apparence.

L’auto-préservation est la note dominante dans l’expérience humaine

Une autre citation du Maître:


«N’ayez pas peur, c’est Moi» (Marc 6: 45)


Cette citation serait suffisante pour aider quiconque à atteindre sa délivrance du monde de cause à effet, c’est-à-dire du monde des apparences. En nous rappelant, «n’aie pas peur, c’est Moi», nous nous dépouillons immédiatement de tout jugement sur la nature de l’apparence.


Quand les disciples avaient peur à cause de la tempête sur le lac, le maître dormait et ils l’éveillèrent. Mais il ne tenta pas de calmer la tempête en priant Dieu de l’arrêter, parce qu’il savait qu’il était confronté à une apparence illusoire, et il s’est contenté de dire à la mer:


«Paix, sois tranquille» (Marc 4: 39)


L’Omniprésence est la vérité ; il n’y a aucune présence que Dieu. Ah, oui! Les disciples voyaient quelque chose d’autre, et c’est pourquoi leur cœur était rempli de crainte. Leurs yeux voyaient quelque chose de plus qu’une tempête: ils voyaient aussi une individualité séparée de Dieu, et ils avaient peur de perdre leur vie. Ils n’étaient pas seulement témoins d’une tempête, mais ils étaient témoins d’une individualité séparée de Dieu.


Nous devons nous souvenir que dans l’image humaine, la préservation personnelle est la première loi de la nature, et que c’est cette loi (si nous pouvons lui donner la dignité du nom de loi) qui est responsable de tous les maux qu’il y a dans le monde. Une personne ne volerait jamais si elle n’essayait pas de préserver son sens humain de la vie. Elle espère s’éviter d’être affamée ou d’échouer, et elle détourne le dénuement ou la limitation. En résumé, elle préserve son sens personnel d’identité humaine.


Qu’y a-t-il d’autre que l’auto-préservation derrière chaque guerre? Les hommes l’appellent patriotisme parce qu’ils disent que les guerres sont faites pour préserver la nation, mais une nation n’est qu’un groupe d’individus, de sorte qu’en finale il s’agit de la préservation et de la perpétuation d’eux-mêmes, de leur vie et de leurs ressources humaines, qui les poussent à entrer en guerre. Personne ne part en guerre sauf pour préserver ce qu’il croit être sa vie humaine ou ses ressources. Mais l’horreur de ceci est que les gens sont toujours d’accord pour sacrifier leurs enfants en les envoyant se faire tuer, aussi longtemps qu’ils peuvent rester chez eux et être sauvés. Les enfants des gens ne leur sont jamais aussi importants qu’eux- mêmes. Les enfants doivent partir et être tués ou blessés ou rendus fous, afin que d’autres puissent rester chez eux et avoir l’abondance.


Dans la tempête, donc, les disciples n’avaient pas réellement peur de la tempête. Qu’importait pour eux une tempête s’ils n’avaient pas cru que leur vie était en danger? Qui s’inquiète que le vent soit à soixante ou cent soixante kilomètres à l’heure, s’il n’y a pas de danger pour sa vie ou ses membres? Une fois que la peur de perdre sa vie est partie, qui s’inquiète que la tempête s’arrête ou continue ? C’est seulement tant qu’existe la peur de perdre la vie que l’on s’inquiète si la tempête fait rage ou s’arrête. Pour la personne qui peut réaliser, «n’aie pas peur, c’est Moi – Moi, Je, Dieu, est la vie de l’être individuel; Elle ne peut pas être perdue et Elle ne peut pas être détruite, par conséquent, n’aie pas peur! Laisse la tempête faire ce qu’elle veut», toute peur est dissipée.


De même, qui s’inquiète de la quantité de germes qu’il y a dans le monde, à moins d’être poussé à croire que ces germes peuvent détruire la vie? Ah! Cela suscite un antagonisme en nous et nous nous mettons alors en campagne pour effacer tous les germes de la surface de la terre. Pourquoi? Qu’avons-nous contre les germes? Rien! Sauf qu’ils menacent de destruction notre vie personnelle, notre propre santé!

Mais supposons que nous parvenions à la réalisation que notre vie est indestructible, que ni la vie ni la mort ne peut nous séparer de Dieu? Maintenant, quelle différence font les germes? Et dans cette réalisation, la bataille contre l’erreur cette forme particulière d’erreur – cesserait, et aucune de ces choses ne nous agiterait:


«Aucune de ces choses ne m’émeut». Ma vie est Dieu, ma vie est en Dieu, et ni la vie ni la mort ne peut me séparer de Dieu.

Dans cette réalisation, la mort elle-même n’a plus de peur ni de terreur. Personne ne peut vraiment craindre la mort une fois qu’il réalise que ni la mort ni la vie ne peut le séparer de la Vie qu’il est, de la Vie qui est son être.


Le détachement d’un contemplateur


Si nous acceptons la déclaration du Maître, «Mon royaume n’est pas de ce monde», nous n’avons pas à combattre, à effacer, ni à dominer quoi que ce soit dans le monde extérieur.

«C’est moi, n’aie pas peur». Je suis la vie de toi; Je, Dieu, l’Esprit de Dieu en toi est ta vie, ton être, et la substance de ton corps.

Quand nous n’avons plus peur de quoi que ce soit dans le monde extérieur, nous arrivons automatiquement à un état de conscience qui ne s’implique plus dans les bonnes apparences ni ne craint les mauvaises, mais qui les regarde avec un sentiment de détachement, comme s’il était un spectateur – un observateur – n’ayant aucun intérêt à les changer, les améliorer ou les détruire, mais simplement dans l’attitude d’un observateur.


Dans cette attitude d’observateur, nos pouvoirs mentaux personnels arrivent à un arrêt, et c’est comme si nous étions en train de regarder un lever ou un coucher de soleil. Personne dans son esprit juste ne croit qu’il peut accélérer le lever du soleil ou son coucher, ou qu’il peut augmenter sa beauté. Par conséquent, en observant un lever ou un coucher de soleil, nous devenons complètement le spectateur suivant la nature à l’œuvre, suivant Dieu à l’œuvre. Nous n’entrons jamais dans l’image, nous ne cherchons jamais à la changer, la supprimer, la détruire, ni ne tentons de l’améliorer d’une manière quelconque. En tant que spectateur, nous sommes toujours dans le Centre absolu de notre être; et en tant que spectateur, nous pouvons véritablement dire: «quel beau coucher de soleil», ou «quel beau lever de soleil Dieu fait arriver».


Si nous étions dans un musée de peinture, nous tenant devant les œuvres des grands maîtres, nous serions spectateurs parce que tout ce que nous essayerions de faire serait de détecter dans la peinture ce que l’artiste y a mis. Nous ne tenterions pas d’améliorer la peinture; nous ne tenterions pas de la détruire: tout ce que nous chercherions serait de trouver dans la peinture ce que l’artiste a créé et placé là pour notre vision. Nous n’entrons donc pas dans l’image, nous l’observons; si nous entrions dans quelque chose, ce serait dans la conscience de l’artiste pour observer ce qu’il avait observé, parce que nous serions alors d’une seule conscience – un seul entendement.

Quand nous écoutons une symphonie, nous n’entrons pas dans la symphonie : nous nous tenons en dehors comme un spectateur, cette fois-ci à l’écoute, écoutant ce que le compositeur avait à l’esprit. Nous n’essayons pas d’améliorer son travail; nous n’essayons pas non plus de le détruire: nous essayons simplement de le comprendre. Même si elle nous semble une mauvaise musique – désagréable, discordante, hors temps nous n’essayons toujours pas de la changer: nous restons tranquille, sans jugement, essayant de saisir ce que le compositeur avait à la pensée, et il ne serait pas étonnant que nous finissions par nous trouver nous-même en plein dans la conscience de ce compositeur, entendant la musique comme il l’a entendue quand il l’a écrite. Alors nous en aurions la même compréhension que celle qu’il avait lui-même.


De même, il se trouve que Dieu a créé cet univers et tout ce qu’il contient, et qu’il est bon! À notre sens limité, pourtant, nous voyons cet univers en partie bon et en partie mauvais, et curieusement, l’homme juste à côté de nous peut voir mauvais ce que nous appelons bon; ce que nous voyons mauvais, il peut le voir bon. Par conséquent, nous ne pouvons pas être en train de voir cet univers comme Dieu l’a fait. Nous le voyons à travers notre ignorance de Dieu, notre manque de prise de conscience de Dieu, exactement comme nous pourrions voir une peinture ou entendre une musique, et, du fait de notre ignorance, ne pas discerner ce que l’artiste ou le compositeur avait à l’esprit.

Quand nous regardons ce monde d’apparence sans jugement, c’est comme si nous étions en train de réaliser que l’Esprit de Dieu a fait tout ce qui est fait; et que par conséquent, tout ce qui est, est spirituel, et nous contemplons dès lors un univers spirituel, même si à ce moment nous ne le comprenons pas; en fait, nous ne pouvons pas le voir à la façon dont l’Auteur, le Grand Architecte de l’univers l’a créé. Nous ne pouvons pas voir à travers les yeux de Celui qui a vu et formé cet univers pendant que nous regardons avec des yeux humains, mais en regardant ce monde sans jugement, c’est comme si nous tentions de voir ce que Dieu a créé, comme Dieu le voit, autrement dit, d’entrer dans la conscience de Dieu.


La seule manière dont nous pouvons faire cela est de retirer tout jugement est d’être tranquille, en ne voyant ni bien ni mal, en étant spectateur, et en laissant le Père nous présenter l’image. Nous ne faisons qu’être témoin; nous observons seulement, mais pas dans l’idée de guérir qui que ce soit, pas dans l’idée d’améliorer ou d’enrichir quiconque, simplement dans l’idée d’observer l’image telle que Dieu l’a faite et telle que Dieu la voit.


Retirez tout jugement en bien ou mal


La seule manière dont la psyché de Dieu peut être consciemment exprimée à travers nous est par le retrait de tout jugement en bien ou mal et en restant spectateur. Alors l’Esprit de Dieu vit en nous et à travers nous, met l’image conforme à la place de ce qu’elle semblait être, et nous révèle ce qui était toujours là, même quand notre sens limité ne pouvait pas le discerner.

Les fleurs, aussi belles et colorées qu’elles soient, n’ont en fait pas de couleur. Nous ne voyons pas les fleurs comme elles sont parce que la couleur n’existe pas. Il y a des ondes lumineuses, et quand elles atteignent nos yeux, nous interprétons le taux de leur vibration comme couleur. Une certaine vibration est interprétée comme rouge, une autre comme pourpre et une autre comme bleue. Cela ne devient couleur qu’en ne touchant notre vue, et si notre vue n’est pas exacte, nous pouvons voir une couleur comme rouge alors qu’un autre peut la voir d’une couleur tout à fait différente.


C’est pareil avec le son. Si, dans une forêt, le plus grand arbre culbutait, aucun son ne serait entendu parce qu’aucun son ne se produit. Il y a des ondes invisibles émises par la chute de l’arbre, mais le silence est absolu et complet jusqu’à ce qu’elles touchent un tympan. Ces ondes sonores doivent atteindre un tympan avant qu’il y ait un son, et si elles touchent un tympan détérioré, il n’y a pas non plus de son, aussi fort que ce son puisse vous paraître.


Nous jugeons toujours d’après les limitations de nos sens finis. Nous ne voyons pas ce monde tel qu’il est: nous voyons ce monde selon l’interprétation de notre psyché. Dans certaines parties du monde les gens vont nus, et dans cette sorte de civilisation personne ne pense qu’il y ait là quoi que ce soit d’anormal. Le fait d’être habillé ou nu est un concept de la vie qui a évolué, ce n’est pas la vie elle-même. Le Père a dit: «Qui t’a dit que tu étais nu? »


Donc, en vivant la vie de contemplation, nous nous trouvons en train de retirer graduellement notre jugement des apparences, et quand nous voyons ou quand on nous parle d’apparences fausses, nous n’y réagissons pas, et elles ne s’enregistrent pas dans notre conscience ; en ce qui les concerne, notre psyché est un vide. Nous n’avons pas de désir de changer, d’altérer ou d’améliorer l’apparence qui nous est présentée: nous ne sommes que spectateur attendant que Dieu nous la révèle telle qu’elle est.


«Réveille-toi, toi qui dors»


«Je serai satisfait, quand je me réveillerai, de ta ressemblance». Une personne spirituellement éveillée est tout à fait satisfaite des gens de ce monde parce qu’elle les connaît tels qu’ils sont réellement, et même si elle voit les erreurs qu’ils vivent, elle sait aussi que ces erreurs ne font en rien partie de leur être réel, mais ne font partie que de ce sens éduqué qui essaye de préserver une vie déjà immortelle, ou qui essaye d’obtenir davantage de ressources pour quelqu’un qui est, et a toujours été, co-héritier avec Christ en Dieu. Elle regarde donc avec compassion ceux qu’elle sait être dans l’ignorance de leur identité ou ceux qui ne comprennent pas la nature du monde de Dieu.


Supposons que vous parveniez à la réalisation que «moi et mon Père nous sommes un», que la vie de Dieu est votre vie individuelle et que par conséquent votre vie est indestructible, et que ni la vie ni la mort ne peut vous séparer de Dieu qui est vie éternelle et immortelle. Alors vous commencez à perdre votre peur de la mort, vous commencez à perdre votre peur du cambrioleur revolver au poing, parce que vous savez que vous n’avez pas de vie à perdre. Vous n’avez plus peur pour votre vie. Maintenant votre vie est reconnue comme étant Dieu, indestructible, éternelle et immortelle. La mort? Même la mort ne peut pas vous séparer de Dieu.


«Réveille-toi, toi qui dors», et apprends que Dieu est ta vie. Ni la vie ni la mort ne peut t’enlever la vie. La vie continue, que vous viviez à l’Est ou à l’Ouest; elle continue, que vous viviez dans cette maison-ci ou dans cette maison-là; elle continue, que vous soyez enfant ou âgé, ou même que vous soyez parti dans le royaume au-delà. La vie est une expérience continue parce que la vie est Dieu, et que Dieu est la vie.

La vie contemplative produit une conscience de la vie comme indestructible.


Par la vie contemplative, vous arrivez à un état de conscience entièrement nouveau, dans lequel, alors que vous êtes toujours conscient qu’il y a des maux dans le monde, vous ne vous mettez plus à les juger ou à les condamner, et vous ne les comprenez plus de travers. Maintenant, vous avez de la compassion parce que vous comprenez qu’il faut qu’ils se produisent encore et encore dans l’expérience individuelle jusqu’à ce que l’individu soit éveillé.


Quand un individu est éveillé au fait que la vie est indestructible, éternelle et immortelle, il ne peut plus craindre la mort, il ne peut plus connaître la mort. Vous ne pouvez pas faire l’expérience de quelque chose qui ne fait pas partie de votre conscience, et quand la mort ne fait plus partie de votre conscience, vous ne pouvez pas mourir.


Quitter cette scène? Oui! oui! C’est comme un bouquet de fleurs. En quelques jours, la forme des fleurs périra, mais pas leur vie. La vie continuera et elle sera manifestée sous d’autres formes de la même sorte de fleurs, et ce sera la même vie. Ce ne sera pas une vie différente. La vie qui est dans un bouquet de roses aujourd’hui ou la vie qui était dans les roses il y a dix mille ans est la même vie.

Votre vie, votre identité, votre conscience sera encore ici dans dix mille ans, mais sous une forme différente. Vous ne serez pas parti; seule votre forme changera. Ceci est inévitable, comme vous le prouve le fait qu’en venant dans ce monde, vous pesiez de un et demi à cinq kilos, mais que cette forme a toujours continué de changer depuis. Même la forme des organes du corps a changé. Des organes qui n’étaient pas développés quand nous sommes nés se sont développés, ils ont mûri; certains d’entre eux cessent de fonctionner à un certain âge, mais nous continuons pareils à nous-mêmes, il n’y a pas de changement en nous. Nous sommes la même personne en dépit des changements qui se produisent dans notre corps. Le corps d’enfant n’est pas le même que celui de l’adulte, et le corps de la personne âgée n’est pas le même que celui de l’adulte; mais l’individu est le même, la vie est la même, l’Âme est la même, la conscience est la même. Seule change la forme extérieure.


Ainsi se fera-t-il, qu’à moins d’être élevé hors de cette vie, je serai ici dans un millier d’années, même si la forme devait être différente. En fait, le sexe pourrait être différent, et la raison en est que Je – et ceci s’applique à chacun d’entre nous – Je n’a pas de sexe. Une fois que vous devenez conscient du Je que je suis, vous constatez qu’il est complètement indépendant du corps et complètement indépendant du sexe, même en restant toujours Je. Ceci parce que Je suis spirituel; Je suis un avec Dieu; Je suis de la nature de Dieu. Par conséquent, Je suis sans forme finie, et pourtant Je peux me manifester en tant que, dans ou à travers une forme finie (limitée). Quand vous avez réalisé cela, l’aiguillon de la mort vous laisse, parce que vous savez alors que je suis Je, et que Je serai toujours mon état de conscience, excepté que je vais progressivement m’élever jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de fini.


Ce Je est le secret de la vie transcendantale. Avec la réalisation, «C’est je, n’aie pas peur», et que ce Je est Dieu, toute peur s’en va, tout jugement, toute condamnation, et alors, même quand vous regardez le monde et êtes témoin des discordes qui maintiennent l’humanité en esclavage, ce sentiment est là: «songe seulement à ce qui se passerait si les gens de ce monde pouvaient s’éveiller à leur identité véritable! » et c’est tout ce qu’il y a dans cette situation. Ils ne sont pas mauvais, ils ne sont pas méchants: ils ne font que suivre la loi d’autopréservation; nous ne nous mettons donc pas à les juger parce que nous avons fait la même chose.


«C’est Je; n’aie pas peur»


Quand nous jetons une bombe à quelqu’un d’autre – une bombe atomique ou une bombe de haine ou de commérages – ou si nous tuons par auto-défense, nous sommes en train de faire exactement ce que le monde fait: nous agissons sur la base de la loi d’auto-préservation, et l’individualité que nous tentons de préserver est un sens fini de l’ego qui n’a aucun contact avec Dieu. C’est pourquoi nous essayons de le sauver. Si nous comprenions notre identité véritable comme une avec Dieu, nous n’aurions pas à essayer de la sauver. Dieu peut gouverner Son univers et en prendre soin.


Face au danger, nous retirons notre jugement et réalisons, « tout ce qui est réel est maintenu par Dieu et soutenu par Dieu. Tout ce qui est réel est de Dieu, et c’est permanent et éternel. Je n’ai pas à lever le petit doigt pour le sauver, le préserver ou y faire quoi que ce soit. J’ai seulement à observer Dieu en action». Nous devons rester à l’arrêt, sans jugement, dans la réalisation que cet univers est l’univers de Dieu.

« C’est Je ; n’aie pas peur... Mon royaume n’est pas de ce monde. Mon royaume est intact. Tout ce que Dieu a joint, aucun homme ne peut le séparer, et Je et la vie de mon Père sont un; par conséquent, cela ne peut pas être séparé en deux par le péché, par la maladie, par la carence, par la guerre, par la mort, ni par quelque autre moyen que ce soit. Rien ne peut séparer ma vie en deux, parce que ma vie est jointe à la vie de Dieu – elle est une: Dieu maintient ma vie éternellement, immortelle, et ni la vie ni la mort ne peut séparer la vie d’elle-même ni modifier cette relation.»


Face à un danger de nature quelconque, nous nous tenons prêt sans jugement et témoignons de Dieu. Et plus tard, quand l’harmonie a été restaurée, la sûreté et la sécurité réalisées, nous pouvons répéter avec le Maître: «Je n’ai rien fait de moi-même. Le Père intérieur a fait le travail». Mais bien sûr, il y a une chose que nous avons faite, et qui était très importante et très difficile, et ce fut d’arriver au point d’être un observateur. La discipline du chemin spirituel consiste en la capacité de se discipliner de manière à ne pas voir une image qu’il y a lieu de changer, d’altérer, d’améliorer ou de supprimer, mais d’avoir la vision qui regarde en face les images que ce monde nous présente en disant: «C’est Je, n’aie pas peur», puis qui reste tranquille en témoin pendant que Dieu effectue la transformation de la scène visible.


«C’est Je, n’aie pas peur... Mon royaume n’est pas de ce monde... Sépare-toi de l’homme dont le souffle est dans ses narines, car en quoi peut-il être apprécié? » ; ce sont les trois passages de l’Écriture qui ont été la fondation de mon travail de guérison depuis le début des années trente. Avant cela, je faisais du travail de guérison, mais sans savoir pourquoi ni comment, ni quel en était le principe. C’était pour ainsi dire un simple don de Dieu. Mais au début des années 1930, j’ai reçu la révélation de ces trois déclarations.


«Sépare-toi de l’homme dont le souffle est dans ses narines, car en quoi peut-il être apprécié? » N’essaie pas de le changer, de l’améliorer, de le guérir, et certainement, ne le juge pas, ou ne le condamne pas, mais ne tiens pas compte de lui. En d’autres termes, sois tranquille!

Ensuite est venu, «mon royaume n’est pas de ce monde». Par conséquent, ne juge pas par les apparences de ce monde, parce que dans mon royaume l’harmonie est. Mon royaume est un royaume spirituel, et le ciel est établi même sur la terre comme il est au ciel. De nouveau, vous retirez toute tentative d’améliorer, de changer, de guérir ou de réformer.


Le secret du succès que j’ai eu dans mon travail dans les prisons est d’être allé dans les prisons sans aucun désir de réformer quiconque, en ne me cachant pas le fait qu’humainement ces hommes et femmes ne vivaient pas au niveau d’une norme spirituelle, mais en réalisant que quoi qu’ils aient pu faire l’avait été sous l’impulsion urgente de la loi d’autopréservation, du fait de l’ignorance de leur véritable identité. Il n’y avait donc à leur égard pas plus de condamnation qu’un maître d’école n’a pour un élève qui vient apprendre. Il sait d’avance que son élève ne sait pas ce qu’il va apprendre de l’instituteur, mais il ne condamne pas l’élève pour cela. Il reconnaît que l’étudiant est ignorant et que lui va changer cette ignorance en communiquant le savoir.


De sorte qu’en allant dans une prison, je n’ai pas condamné ni jugé, mais réalisé, «voici des gens dans l’ignorance du fait que Dieu est leur vie et qu’ils n’ont pas à la soutenir; que Dieu est leurs ressources et qu’ils n’ont pas à obtenir des ressources; qu’ils sont co-héritiers avec Christ en Dieu ». Mon travail consistait donc à les éclairer sur leur véritable identité parce qu’une fois qu’ils sauraient cela, leur nature entière serait changée.


En tant qu’êtres humains, pas un d’entre nous n’est sans péché, soit par action, soit par l’acte de désirer. Nous ne sommes transformés que d’une manière: en parvenant à la prise de conscience de notre identité véritable, et en apprenant à rester tranquille et à savoir que «Je suis Dieu», et aussi que du fait que Je suis Dieu, ce Je gouverne Son propre univers – Il le maintient et le soutient. En fait, ce Je est le pain et la nourriture, le vin et l’eau de Sa création; et par conséquent chacun de nous a Je, chacun de nous a au milieu de soi, plus près que le souffle, ce que le Maître dit être la mission du Père intérieur, cela qui guérit, sauve, rachète, ressuscite et nourrit. Ce Je, chacun de nous l’a, et c’est le Christ. Dans la connaissance consciente de ce Je, nous devenons spectateurs du Christ en action, et comme spectateurs du Christ en action, nous sommes capables de percer le voile d’illusion, et dès lors, au lieu de voir la vilaine image que l’esprit humain a dessinée, nous commençons à voir la Réalité.


NOTES DE VOYAGE


C’est la mi-juin, et nous sommes en Angleterre où il va y avoir beaucoup de travail avec les étudiants de Londres et de Manchester.

Notre première semaine de juillet va se passer avec les étudiants de la Voie Infinie en Suisse, et une nouvelle expérience m’attend: la première rencontre avec les étudiants de la Voie Infinie d’Allemagne. Là- bas, la Lettre mensuelle est publiée comme un magazine et les livres La Voie Infinie et Pratique de la Présence sont tous deux disponibles en allemand. L’Art de la Méditation et L’Art de la Guérison Spirituelle sont déjà traduits et vont être publiés.


Partout où l’on voyage, les projecteurs sont fixés sur les nouvelles mondiales, et partout où il y a les nouvelles mondiales, il y a la peur et l’anxiété. Les siècles passés que «ce monde» a vécus sans intercession ont fait perdre aux hommes leur espoir que Dieu peut sauver, mais le siècle qui a produit les grands ministères de guérison spirituelle de la Science Chrétienne et d’Unité de Christianisme, va aussi révéler la nature et l’activité du pouvoir spirituel dans les plus vastes affaires de l’humanité.


En ayant affaire aux principaux problèmes du monde aujourd’hui, nous constatons, comme toujours, que le grand désir est la victoire. Le capitalisme cherche une victoire sur le communisme et vice versa; les syndicats veulent davantage et de plus grandes victoires sur la source de leurs revenus pendant que de l’autre côté il y a encore des capitalistes non éclairés qui rêvent de victoires sur le travail.

Ni le parti Républicain ni le parti Démocrate, ni le Travailliste ni le Conservateur, ni le Socialiste ni le Libéral ne veulent la paix et la sécurité des nations mais plutôt la victoire les uns sur les autres.


Qui d’autre que les aveugles peuvent croire que l’Angleterre, la France et leurs alliés ont gagné les première et seconde guerres mondiales? Parcourez-en la liste et demandez-vous, «à quel prix la victoire? » Mais le sang vital et la richesse de toutes les nations continuent à être dépensés encore à la recherche d’une autre victoire. Et pourtant, se tourner vers le pouvoir spirituel pour la victoire serait retourner aux enseignements païens d’avant l’ère chrétienne.


Est-ce que votre vision s’ouvre sur une scène plus grandiose que celle d’armées victorieuses marchant dans les foyers et hôpitaux civils? Pouvez-vous envisager quelque chose de mieux que des médailles pour le carnage en masse? Votre vision vous transportera-t-elle vers de plus grandes hauteurs que les alternatives d’une sorte de force matérielle contre une autre?


Retirez votre regard de l’image que le matérialisme peint pour vous; tournez-vous vers l’intérieur et voyez quelle promesse vous trouvez pendant que votre regard va de la scène extérieure au Royaume intérieur. Quelle vision avez-vous quand le mot victoire est abandonné par la pensée?


Quand la victoire ne sera plus votre but, le pouvoir spirituel se révélera à vous. Aloha,

Joël

4 - Lettre d'octobre 83 (1958) - BRISEZ LES CHAÎNES QUI VOUS ENTRAVENT !


Un grand nombre des difficultés et combats de notre vie sont dûs au fait que nous vivons sur différents plans de conscience, tantôt sur un plan, tantôt sur un autre; et souvent, ces plans entrent en conflit. Sur un plan, nous sommes des entités physiques, dotées d’un mental, le corps constituant le facteur dominant; sur un autre plan, nous sommes des entités mentales dotées d’un corps; autrement dit, nous sommes un mental et un corps, et le corps est gouverné par le mental. Il peut être dirigé par une activité mentale consciente comme il peut l’être par une activité mentale involontaire.


Ces derniers mois, on a pu lire dans les revues et journaux de nombreux comptes-rendus d’expériences qui ont été conduites pour étudier la zone de perception subliminale, au moyen de la télévision et du cinéma. Lors des premières expériences qui eurent lieu à l’intérieur d’un cinéma, le public reçut la suggestion de se rendre dans le hall d’entrée pendant l’entracte, afin d’y acheter des «pop corn» et du coca-cola. Bien qu’elles fussent dans l’ignorance qu’une telle suggestion leur avait été faite – car l’image avait été passée si rapidement sur l’écran qu’elle était invisible à l’œil et ne pouvait, par conséquent, pas être enregistrée par l’esprit conscient, la majorité des personnes qui se trouvaient dans le cinéma furent poussées à obéir à la suggestion. Qu’elles aient vraiment eu envie ou non de pop corn ou de coca-cola n’entra pas en ligne de compte. L’impulsion reçue fut si forte qu’elles se sentirent contraintes de sortir pour acheter, donnant leur bon argent pour quelque chose dont elles n’avaient peut-être pas envie du tout et qu’elles n’auraient jamais achetées dans d’autres circonstances. Il ne fut pas nécessaire pour elles de prendre conscience de la suggestion émise, de la voir ou de l’entendre; elles ne surent même pas qu’une telle suggestion leur avait été faite.


Si une personne n’est pas vigilante, elle obéira à des instructions données de manière aussi subtile, parce qu’une telle technique n’est pas dirigée vers l’esprit conscient, mais vers le subconscient. Ces expériences montrent à quel point le corps obéit aux injonctions du mental. Au niveau de conscience humain, c’est précisément ce qui se produit. Le corps est sous la dépendance du mental. Sur ce même niveau de conscience, il existe certaines lois, mentales et physiques, qui entraînent une sanction, lorsqu’elles sont violées. Telle est la loi de cause à effet :


« Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi » (Galates 6: 7)


et ce que vous ferez aux autres, on vous le fera à vous. Tout ceci résulte de ce que nous vivons, en tant qu’êtres humains, sur un plan mental; et le corps lui-même est soumis au contrôle mental.


Par son ignorance de la Vérité, notre mental est une proie facile pour les croyances de ce monde.

Toute discorde résulte de la violation de quelque loi sur le plan humain, soit au niveau mental, soit au niveau physique. Si aucune loi n’était violée, aucun manque d’harmonie n’existerait – aucune maladie, aucun péché. Une certaine loi se trouve toujours violée: demeurer assis dans un courant d’air ou rester les pieds mouillés a pour résultat un rhume; s’exposer à la contagion amène la maladie; manger sans discernement engendre des désordres fonctionnels. Il s’agit là de lois mentales qui ont été établies et, de même que le sujet soumis aux expériences de perception subliminale n’est pas conscient des suggestions qui lui sont lancées à la tête, il n’est pas nécessaire non plus de connaître ces lois mentales et physiques pour en être affecté et subir les pénalités qu’entraîne leur violation.


Il existe des milliers de lois dont les gens peuvent n’avoir pas conscience et qui entraînent cependant une pénalité lorsqu’elles sont violées: un enfant nouveau-né ne connaît rien des effets nocifs des courants d’air; mais s’il se trouve par hasard dans un courant d’air, il est probable qu’il attrapera un rhume. Il est évident qu’un tout petit enfant ne saurait connaître l’existence de ce genre de loi, mais il n’est pas nécessaire de savoir qu’il existe une telle loi ou qu’on est en train de la violer pour en subir les conséquences.


Toutes les erreurs de ce monde sont aussi universelles et aussi invisibles que les images projetées sur l’écran à une vitesse éclair dans les expériences de perception subliminale; et elles opèrent sur nous de la même manière – sans que nous en prenions conscience. De sorte que nous sommes tous victimes de ces erreurs. En fait, tout individu né en ce monde est une victime de toutes les lois inconnues de lui logées dans la conscience humaine. Presque dès le moment de la conception, la conscience d’un individu est remplie de croyances en quelque pouvoir délégué à des gens et à des circonstances et l’acceptation de ces croyances fait de cet individu leur victime.

Les Hawaïens savent que le travail des bons et des mauvais Kahunas * est efficace avant tout à cause de la peur individuelle qui fait croire à leur pouvoir. Les aborigènes d’Australie se livrent à des pratiques tout à fait semblables sous le nom de magie noire, et tandis que le Kahuna d’Hawaï peut jeter son sort grâce à un morceau d’ongle ou de cheveu, le magicien noir des aborigènes obtient les mêmes résultats en pointant soit son doigt, soit un morceau de bois effilé, dans la direction de la victime; et au moment où il accomplit ce geste, sa victime tombe malade et meurt au bout de quelques jours.


Kahunas : genre de bons et mauvais esprits dans la tradition hawaïenne.

Pourquoi? Certainement pas parce qu’il y a le moindre pouvoir dans le Kahunaïsme, et certainement pas parce qu’il y a le moindre pouvoir dans la magie noire, mais seulement parce que ces deux choses ont été acceptées et redoutées comme ayant un pouvoir. Le péché et la maladie agissent dans le monde de la même manière que le Kahunaïsme – par suggestion. Nous n’avons pas besoin de savoir que la suggestion a été faite; il nous suffit de croire que les pensées et les choses de ce monde sont un pouvoir.

À l’origine, la guérison métaphysique reposait sur le principe d’après lequel la vérité dissipe l’erreur, ou triomphe de l’erreur. L’idée de base était que, si les mauvaises pensées entretenues dans notre esprit avaient un effet sur le corps, les bonnes pensées auraient sur lui un effet encore plus grand. De cette théorie naquit une religion – la religion de la pensée positive. Elle est fondée sur l’idée que, dans les circonstances ordinaires, la race humaine est victime des croyances de toute sorte qui circulent dans la conscience. Par exemple, si une épidémie s’est déclarée dans une partie du monde, elle se répand bientôt à travers le monde entier puisque, selon les adhérents à cet enseignement, partout où il y a des gens qui pensent, il y a des gens qui acceptent le résultat de la pensée. L’argument des métaphysiciens est que, si les gens à travers le monde sont une proie facile pour les suggestions erronées, la vérité, ou pensée juste, devrait avoir un effet également important sur le corps, mais cette fois de nature bénéfique.


C’est de cet enseignement qui consistait pour l’individu à remplir sa conscience de vérité, celle-ci étant l’agent thérapeutique qui agit sur le corps – ce qui s’avéra très efficace qu’est née la médecine psychosomatique, reposant sur des principes similaires. Elle a utilisé la guérison psychologique, consistant à changer l’attitude du patient fondamentalement négative en une attitude fondamentalement positive, technique visant à remplir la conscience de vérité au lieu de la laisser telle, bourrée de croyances et théories erronées. Un esprit imprégné d’erreur, de pensées fausses ou négatives, produit aussi une condition négative du corps, des finances ou de la vie familiale; un esprit imprégné de vérité a pour résultat un corps sain, des finances saines ou une vie de famille harmonieuse. En d’autres termes, cela revient à décider maintenant si l’on va se réveiller le matin en acceptant n’importe quelle pensée qui se présente, ou si l’on va adopter une attitude positive et rejeter tout ce qui est négatif.


Ce genre de pratique a marqué un pas dans la bonne direction parce qu’elle a entraîné les gens à ne pas laisser leur esprit vide, à la merci des agissements et pensées de ce monde. Si une personne a un esprit qui accepte simplement tout ce qui lui parvient oralement, visuellement, ou invisiblement, cet esprit peut être influencé et obligé à suivre les impératifs d’une pensée imposée – ou d’une suggestion. L’individu qui a pris la décision de penser par lui-même et d’être dirigé uniquement par ce que lui-même accepte, s’est engagé sur une voie nouvelle. Les effets des croyances du monde cessent dans une certaine mesure d’être le facteur dominant dans la vie d’une telle personne. Les étudiants de la vérité, quel que soit l’enseignement métaphysique qu’ils suivent, sont moins fréquemment victimes de ce mesmérisme universel que le monde dans son ensemble et, de plus, ils sont moins affectés par les conditions extérieures du monde.

Refusez d’accepter que les croyances du monde aient un pouvoir.


Chacun doit apprendre à se réveiller le matin en s’emparant de son propre esprit pensant grâce à la réalisation suivante:

Rien ne peut entrer dans mon esprit de l’extérieur car mon esprit est un instrument au moyen duquel Je fonctionne et non pas un instrument au moyen duquel quelqu’un d’autre fonctionne, ou par lequel fonctionnent les croyances du monde. Mon esprit est un instrument qui m’est donné exactement comme mon corps m’est donné et, de même que je préserve mon corps de toute violation, de même je préserve mon esprit de toute violation, dégagé des croyances du monde. Je ne permets pas que mon esprit soit la proie de suggestions, d’influences extérieures ou d’opinions ou théories qui lui sont étrangères. Je fais de mon esprit un instrument de la Vérité divine. Mon esprit est un instrument au moyen duquel Je fonctionne.


Cette réalisation ne peut s’obtenir par une foi aveugle selon laquelle Dieu va prendre soin de nous. Il faut une action consciente. Si nous devons être sauvés de ces influences du monde, de ces influences hypnotiques qu’on appelle maladie et mort, ce n’est pas Dieu qui va nous en délivrer. Il faudra que nous refusions de laisser notre esprit être influencé par les croyances du monde et que nous le laissions s’ouvrir uniquement à Dieu.


Si nous demeurons – en y ayant la vie, le mouvement et l’être – dans le lieu secret du Très-Haut, aucun des maux de ce monde n’approchera de notre demeure. Ils ne nous adviendront pas si nous vivons dans l’obéissance à ce principe de maintenir notre conscience remplie de la vérité, si nous refusons d’accepter les croyances de ce monde en tant que pouvoirs et si nous réalisons que le seul pouvoir à l’œuvre au- dedans de nous est le pouvoir de la vérité. Que nous connaissions ou non une vérité spécifique n’est pas la question. La question est: savons-nous ou non que la vérité qui opère dans notre conscience est un pouvoir et que rien d’autre n’est pouvoir?


Chez de nombreux étudiants de la vérité, il y a trop de superstition, trop de foi aveugle dans le fait qu’il existerait une sorte de Dieu qui dispenserait aux étudiants en métaphysique des grâces qu’Il n’accorderait pas aux autres personnes. C’est là une croyance fatale. Dieu est Dieu et Dieu ne prend pas en considération des personnes humaines. Il est accessible aux blancs comme aux noirs, aux Juifs ou aux Chrétiens, aux Musulmans et aux Hindous. Dieu est accessible à toute personne à la surface du globe, à toute personne qui s’unit consciemment à Lui. Cela n’a rien à voir avec Dieu. La question est de savoir si un individu croit qu’il vit en tant qu’être humain dans un monde où l’hypnotisme – qui est une sorte de perception subliminale – a régné pendant des générations, se perpétuant à notre insu en tant qu’individus, tout en étant à l’œuvre dans notre conscience, ou dans ce que les psychologues nomment maintenant le subconscient; ou bien s’il reconnaît que son esprit n’est pas tributaire des suggestions et fantaisies des croyances du monde, mais une «transparence» à travers laquelle Dieu peut opérer.


Soixante-quinze à quatre-vingts ans de pratique métaphysique ont prouvé que 90 % des erreurs du monde peuvent être évitées dans la mesure où nous pouvons nous prendre en mains et consciemment, consciemment reconnaître qu’il n’y a pas d’autre pouvoir que l’unique pouvoir, un pouvoir qui n’est pas extérieur à nous, qui ne s’exerce pas sur nous, mais est au dedans de nous, œuvrant du dedans vers le dehors. La salle dans laquelle nous sommes assis en ce moment même peut être remplie de toutes les erreurs qui existent partout dans le monde. En ce moment même, elle peut être remplie par l’ambiance propre à la mort, à la maladie, aux accidents, au péché et aux faux appétits. Ces suggestions ne se déversent pas seulement à partir des radios et télévisions, mais elles se déversent à travers la conscience du monde. Si nous l’ignorons, nous risquons de devenir leurs victimes, sous une forme ou sous une autre ; mais le sachant, nous pouvons nous protéger contre leurs effets.


Observez ce qui se produit dans votre propre vie lorsque vous apprenez à vous réveiller chaque matin en bannissant absolument de vous-même la possibilité que les pensées du monde entrent dans votre conscience et soient opérantes dans votre vie.


«Vous connaître la Vérité et la vérité vous rendra libres» (Jean 8: 32).


Mille tomberont à votre gauche et dix mille à votre droite, mais le mal ne s’approchera point de ceux qui demeurent dans la vérité. Il y a toujours eu des guerres et des rumeurs de guerre; il y a eu des épidémies, des sécheresses, des inondations et des tempêtes ; et cependant, les Écritures disent qu’aucun de ces fléaux ne s’approchera de votre demeure. Quiconque voudra se donner la peine de consacrer suffisamment de temps chaque jour pour reconnaître que, bien que des croyances mondiales existent, elles n’existent pas en tant que pouvoir, pourra faire l’expérience dans une certaine mesure de l’immunité promise par les Écritures.


Les croyances du monde ne peuvent trouver aucune voie d’entrée dans ma conscience, car ma conscience est la vérité S’exprimant Elle-même. Ni théories, croyances ou lois humaines, ni suggestions hypnotiques ne peuvent entrer dans ma conscience pour la souiller ou la tromper. Tout le pouvoir – le pouvoir du Bien, ou de Dieu – se déverse au-dedans de moi dans ce monde.


L’hypnotisme n’est pas la vérité, et si nous apprenons à demeurer dans la vérité spirituelle et à l’appliquer à toutes les circonstances de la vie quotidienne, les pensées et les choses négatives qui sont à l’œuvre dans le monde par l’effet du mesmérisme universel seront réduites à néant. Tant que notre conscience sera remplie de vérité, on ne pourra pas nous faire accepter un mensonge. Lorsque nous garderons notre esprit comme un temple de Dieu et ne laisserons rien entrer dans cet esprit, hormis ce qui vient de Dieu, nous constaterons que nous vivons dans une paix intérieure.


Que notre expérience humaine soit harmonieuse ou dénuée d’harmonie, qu’elle soit remplie de succès ou d’insuccès, qu’elle soit bonne ou mauvaise, cela dépend de nous. Nous le déterminons par notre consentement à réserver un moment de chaque heure pour nous rappeler que nous ne sommes pas les victimes de tout ce qui peut flotter dans l’air autour de nous, mais que nous sommes un canal pour la présence et le pouvoir de Dieu. Notre esprit est le temple de Dieu, tout comme notre corps, et nous en maintenons la sainteté.


Chacun sur le plan humain agit et réagit à l’égard de quelque suggestion de la croyance universelle. Humainement, nous sommes des antennes et nous réagissons aux pensées, humeurs et dispositions d’une autre personne; nous réagissons aux sentiments des autres comme aux sentiments du monde dans son ensemble et aux tensions mondiales. Lorsque d’autres gens craignent quelque chose, collectivement ou individuellement, nous redoutons la même chose; mais après avoir reconnu cette tendance, nous devenons de moins en moins sensibles aux influences extérieures. Une personne qui ne comprend pas qu’il existe des forces invisibles qui gouvernent son expérience humaine serait évidemment peu disposée à perdre cinq minutes de son temps pour faire l’effort de s’immuniser contre les croyances du monde. Mais une fois que nous commençons à nous rendre compte que nous faisons une foule de choses que nous n’avions pas vraiment l’intention de faire, ou que nous ne voulions pas faire, et que nous pensons de nombreuses pensées qui sont contraires à notre nature et qui ont dû nous être suggérées de l’extérieur, c’est alors que nous commençons à voir qu’il existe un mesmérisme universel et que nous consentons à faire l’effort nécessaire pour nous en libérer.


Le mesmérisme universel n’est pas un pouvoir qui peut entrer dans ma conscience ; il semble être un pouvoir et agir comme tel uniquement à cause de mon ignorance de sa nature. Maintenant que je le reconnais pour ce qu’il est, je n’y suis plus sensible, je n’accepte plus ses suggestions. Je ne réagis plus à son action. Je suis le temple du Dieu vivant et tout ce que le Père est se déverse à travers moi.

Atteindre à la dimension supérieure de la vie.


Il existe un autre plan de conscience auquel se référait Jésus comme étant «Mon Royaume». C’est là le plan de conscience sur lequel fonctionne dans votre vie la Voie Infinie, lorsque vous avez assimilé et fait la preuve, dans une certaine mesure, de la Lettre de vérité correcte, telle qu’elle est enseignée dans nos écrits et enregistrements. Sans atteindre à la connaissance de la Lettre de vérité correcte et sans en faire la preuve dans votre vie, il est presque impossible de parvenir à l’esprit de vérité, à la véritable conscience de vérité qui constitue «Mon Royaume», – le royaume spirituel, ou conscience spirituelle.


«Mon Royaume n’est pas de ce monde» (Jean 18: 36)


C’est-à-dire n’est pas de ce monde mental et physique. Dans ce royaume existe une paix qui ne peut jamais être connue avec le mental ou avec le corps.


«Je vous donne ma paix: je ne vous donne pas comme le monde donne» (Jean 14: 27)


Il s’agit d’un royaume de conscience entièrement différent. Dans cette conscience supérieure seul l’être existe: il n’y a point de lois; il n’y a ni cause, ni effet; il n’y a ni bien ni mal, ni haut ni bas. Il n’y a que l’être. Assez curieusement, lorsque « Mon Royaume » ou « ma paix » peuvent être apportés jusque dans le mental même, ils annulent la loi humaine et enlèvent les pénalités qui résultent de sa transgression, car ils enlèvent la transgression elle-même. Observez la transformation qui se produit lorsque vous vous rendez consciemment un avec Dieu, lorsque vous vous ouvrez pour devenir un état de réceptivité à tout ce qui s’écoule du royaume de Dieu au-dedans, vous coupant ainsi consciemment de l’influence hypnotique du monde.


La dimension supérieure de la vie que le maître désignait par «Mon Royaume» n’est pas accessible à la personne soumise à l’hypnotisme du monde. Lorsque, cet hypnotisme étant rejeté, nous devenons aussi conscients de Dieu à l’œuvre en nous que nous l’étions préalablement de nos craintes, doutes, soupçons, haines, envies et jalousies, nous devenons sensibles à l’activité du royaume de Dieu. Ceux qui comprennent comment opère l’hypnotisme du monde, ou hypnotisme universel, sont capables d’en annuler les effets dans leur vie.

C’est folie pour un être humain dont les yeux ne sont pas ouverts et qui ne perçoit pas clairement la nature de ce sens universel de s’imaginer qu’en se livrant aux formes de méditation existantes, il va entendre le murmure doux et léger. C’est folie pour une personne qui se laisse encore aller à nourrir le sens personnel – haine, envie, jalousie, malveillance, préjugés – de s’imaginer qu’elle peut s’asseoir, fermer les yeux, et qu’immédiatement Dieu sera sur place pour la protéger. Cela n’est pas possible tant qu’elle ne s’est pas coupée précisément de ces influences qui ont créé à l’origine un sens de séparation vis-àvis de Dieu. Nous sommes séparés de Dieu pour la seule raison que notre esprit, au lieu d’être une claire transparence pour l’Âme, s’est trouvé obscurci par les nuages du sens personnel, ou hypnotisme de ce monde. Dans une telle condition d’hypnose, Dieu ne peut être entendu.


Notre libération des croyances du monde se mesure à notre absence de réaction. Nous pouvons nous aider mutuellement dans de nombreuses situations critiques, mais cela ne peut s’accomplir que dans la mesure où nous ne sommes plus les victimes du sens personnel, de l’hypnotisme universel qui remplit nos esprits, nos pensées et même nos corps avec les croyances de ce monde. Des mois sont nécessaires avant que nous devenions capables de nous couper de ces croyances universelles, en devenant sensibles et réceptifs au murmure doux et léger au-dedans de nous; mais après quelques semaines de pratique, nous commençons déjà à être de moins en moins sensibilisés et vulnérables à certaines de ces pressions du monde. Il faut des mois de travail, toutefois, avant d’atteindre un état de conscience qui ne réagit plus aux choses que le monde redoute, qui demeure indifférent à certaines situations qui auparavant auraient déclenché la colère, le ressentiment, la révolte ou un esprit de vengeance, ou qui ne réagit plus à l’avidité, à l’égoïsme ou à la sensualité.

Apprenez bien cette leçon! Le monde humain et ceux qui l’habitent sont les victimes de l’hypnotisme universel – victimes de tout état de pensée négatif, malsain, pécheur et indigent opérant dans la conscience humaine – et cet état nous frappe là où nous sommes le plus faibles. Si notre point faible est la peur de la maladie, l’hypnotisme du monde prendra pour nous la forme de quelque espèce de maladie; si c’est la peur de manquer, l’hypnotisme du monde prendra la forme de la pauvreté ou des limitations; si c’est d’un faux appétit, l’hypnotisme se présentera sous forme d’alcoolisme, d’assujettissement à la drogue ou même de gloutonnerie; l’hypnotisme du monde trouvera toujours son chemin jusqu’à notre point le pus vulnérable – car le plus faible. S’il ne trouve rien d’autre, il nous fera craindre un fantôme en quelque lieu.


Notre travail en tant qu’étudiants est d’obéir à l’injonction du Maître de sortir des rangs et de demeurer séparés:


«Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde» (Jean 17: 15-16)


Lorsque nous répondons de moins en moins aux impulsions du monde, aux craintes du monde, à ses doutes, à ses péchés, pénuries et maladies; lorsque nous sommes de plus en plus immunisés, lorsque nous vivons notre vie en étant de moins en moins conscients de ces choses qui arrivent autour de nous – ou si, dans le cas où nous en avons conscience, elles ne nous impressionnent pas – c’est alors que nous sommes en train de nous libérer de l’hypnotisme du monde et que nous sommes maintenant dans le monde, sans être du monde. Nous appartenons désormais au royaume de Dieu: le murmure doux et léger peut dorénavant prendre le commandement et nous diriger afin de nous conduire vers les verts pâturages, auprès des eaux tranquilles; désormais, l’impulsion spirituelle intérieure peut accomplir pour nous toutes les promesses des Écritures.


Nul ne peut faire cela à notre place. Nous seuls pouvons nous libérer de l’hypnotisme de ce monde. Lorsque nous sollicitons l’aide d’un praticien, le praticien peut nous aider dans le cas particulier qui nous pose problème en ce moment précis. Toutefois, un praticien peut annuler en notre faveur une certaine forme d’erreur, ou une certaine forme d’hypnotisme, mais pour donner alors libre champ à bien d’autres formes. Pour-quoi? Parce que nous ne nous sommes pas libérés nous-mêmes de l’influence invisible qui s’exerce en qualité d’hypnotisme universel.


L’hypnotisme n’est pas un pouvoir. Ne commettez pas l’erreur, cependant, de craindre cette influence invisible, car elle n’est pas un pouvoir sauf pour ceux qui sont, soit dans l’ignorance de son existence ou disposés à lui attribuer un pouvoir. Ce n’est plus un pouvoir lorsqu’on en a réalisé la nature. À ce stade de notre expérience, nous devons être capables de nous couper de l’influence de l’hypnotisme du monde, de la même façon que nous pouvons tourner le bouton de notre radio sur n’importe quelle station de notre choix ou l’arrêter complètement. Il nous faudra peut-être quelques mois, ou plus, pour atteindre ce niveau de conscience, mais cela pourra se faire uniquement par une mise en pratique régulière plusieurs fois par jour.


Lorsque quelque chose en nous dit: « J’ai mal à la tête », notre réponse immédiate doit être: «Non, ce n’est pas moi qui ai mal à la tête. C’est le sens universel qui m’attaque.» Ou s’il nous vient la suggestion suivante: «J’ai un déficit que je ne puis combler», la réponse sera: «Non, ce n’est pas moi qui suis déficitaire. J’accepte seulement un sens universel de pénurie». Nous ne serons pas seulement dans le monde, mais également du monde tant que nous ne briserons pas le sens hypnotique qui fait de nous les victimes de cette chose silencieuse qui est en action.


Durant des milliers d’années, la race humaine a cru des choses qui ne sont pas vraies: que la terre était plate; que le soleil tournait autour de la terre; que les guerres et les épidémies étaient nécessaires pour endiguer l’accroissement démographique, afin que la population ne soit pas trop importante pour les ressources alimentaires prévisibles. Puis, quelque personne ayant des lumières – quelqu’un qui voyait loin – fut capable de voir au-delà des apparences et de contrer l’une des théories qui avaient été jusque-là acceptées comme des lois astronomiques, géographiques, économiques, médicales ou diététiques.


Nous n’avons pas à accepter les limitations sous quelque forme que ce soit – limitations de santé, des finances, ou des relations humaines. Nous ne devons accepter les limitations sous aucune forme, parce que ces limitations ne sont que des croyances créées par l’homme qui n’ont pas plus de fondement que les nombreuses théories qui furent considérées comme justes à une certaine époque, mais qui sont aujourd’hui rejetées comme étant ridicules ou absurdes. Nous devons nous accrocher fermement à la vérité que moi et le Père, nous sommes un, et que tout ce qu’a le Père est à nous. Nous devons réaliser notre infinité et en faire la démonstration. Mais nous ne pouvons en faire la démonstration que lorsque nous réalisons que nous avons été les victimes, non pas d’un manque, mais d’une suggestion universelle que nous avons acceptée par ignorance.


Une grande partie de ce que nous venons de dire entre dans la catégorie que nous nommons «travail de protection», mais cette expression n’est pas adéquate parce que les termes «travail de protection» impliquent qu’il existe quelque pouvoir dont il faut se protéger. Ce dont nous avons à nous protéger, c’est de l’ignorance dans laquelle nous sommes de notre véritable identité, de notre ignorance de la source de la vraie sagesse. Parmi les choses auxquelles nous croyons, beaucoup ne sont pas vraies du tout : un grand nombre des choses que nous croyons au sujet de notre prochain, ou au sujet du monde, ne sont pas du tout exactes. Comme l’a dit un écrivain, il y a presque cent ans: «Ce qui ne va pas chez les gens, ce n’est pas qu’ils soient ignorants, mais qu’ils sachent tant de choses inexactes». Pour se rendre compte du nombre de blasphèmes et de faux témoignages portés contre notre prochain qui se perpétuent dans le monde, il suffit de voyager et de rencontrer des gens. Ils ne sont pas du tout ce que le monde voudrait nous faire croire qu’ils sont.


Nous devons cesser d’accepter l’hypnotisme du monde. Nous devons nous rendre compte que nous avons accepté ce que le monde a injecté en nous silencieusement et invisiblement comme un fait indéniable, au lieu de nous tourner vers Dieu et de permettre à Dieu de nous révéler la vérité: «Père, quelle est la vérité au sujet de cette personne ou de cette situation? »

Généralement, lorsque nous faisons cela en toute humilité et sincérité, la réponse nous parvient: «Ceci est Mon enfant, Mon enfant bien-aimé en qui Je me complais. Ceci est Mon temple».


En règle générale, ce que nous pensons les uns des autres n’est pas vrai. Ce qui est vrai, c’est ce qui nous est révélé du dedans et qui s’affirme avec autorité, mais cela ne nous viendra que lorsque nous seront suffisamment sortis de la masse pour être séparés d’elle.

Rien ne peut pénétrer dans mon être pour le souiller ou le tromper, car moi et le Père, nous sommes un. Je suis assujetti à la seule loi et à la seule vie de Dieu, à la sagesse divine, au mental divin, à l’Âme de Dieu. Je suis au milieu de moi-même et de ce Je provient ma sagesse, mes directives, mon instruction, ma protection, mon soutien. Je me tourne uniquement vers Lui et par Lui je suis guidé et nourri.

Compte-rendu de voyage.


Lorsque Darwin présenta pour la première fois sa théorie de l’origine de la race humaine, on ne lui accorda que peu d’attention, et celle-ci fut surtout négative. Des années plus tard, la théorie fit explosion dans les esprits des savants et une nouvelle ère débuta. Les quelques milliers de mots que vous venez de lire dans cette Lettre incorporent l’un des principes les plus importants de toute ma vie de travail. Ces mots, vous pouvez les accueillir avec autant d’indifférence que furent reçus par la majorité des gens les résultats du travail de toute la vie de Darwin. Ils peuvent ne produire guère plus d’impact sur vous aujourd’hui que la théorie explosive de Darwin n’en produisit sur ses contemporains il y a cent ans. Mais si vous lisez et étudiez ce message en ayant un aperçu de la vérité sous-jacente, la substance de cette Lettre pourrait marquer un tournant dans votre vie et devenir le moyen d’inaugurer une nouvelle ère dans votre existence. Les années de ma vie passées à la recherche de la vérité m’ont conduit à la découverte des principes de la Voie Infinie, et tout le succès qu’a rencontré ce travail a été le résultat de la pratique de ces principes.


Cette Lettre d’Octobre va entrer dans 5000 foyers environ, d’un bout à l’autre du monde, mais rappelez- vous que dans ces foyers se trouvent des étudiants préparés à recevoir ce message. La mesure dans laquelle vous accepterez et démontrerez ces principes déterminera la rapidité selon laquelle 5000 nouveaux foyers s’ouvriront à l’harmonie accessible en vivant la Voie Infinie par la pratique de ces principes.


Levez les yeux et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson. (Jean 4: 35) La moisson est grande mais il y a peu d’ouvriers. (Luc 10: 2)


Oui, même en vertu de toute cette expansion, (de la Voie Infinie), les ouvriers sont en petit nombre. Pratiquons donc fidèlement les principes de la Voie Infinie, afin de devenir des ouvriers efficaces dans le vignoble du Père.

6 - Pratique de la Présence - INTRODUCTION

Nul ne prendra en main ce livre et ne le lira à moins d’avoir déjà connu des moments calmes de réflexion intérieure, d’avoir été tourmenté par la frustration, le manque de succès ou d’harmonie, et d’avoir longuement et sérieusement réfléchi aux raisons pour lesquelles la vie devrait être si insatisfaisante. Parce que cela fut mon expérience et que cette expérience me poussa à écrire ce livre, seuls ceux qui ont fait une expérience similaire et ont été aiguillonnés par cette même insondable question seront intéressés par la poursuite de cette lecture, pour découvrir ce que j’ai découvert et comment j’en ai bénéficié.


Bien des fois dans ma vie j’ai eu lieu d’être insatisfait de la manière dont elle se déroulait, insatisfait au point de me poser des questions, intérieurement, calmement, et de réfléchir à la possibilité de trouver une issue. De longues périodes de succès et de bonheur, suivies d’insatisfaction et de tristesse, me menèrent finalement à des périodes plus longues et plus fréquentes d’introspection, de réflexion et de contemplation de la vie et du sens que tout cela pouvait bien avoir. Dans l’une de ces expériences, même si je ne peux pas dire que j’entendis une voix, je sais que je ressentis quelque chose comme un être intérieur me disant: «Tu garderas dans une paix parfaite celui dont l’esprit s’appuie sur toi. » Je dois admettre que ce fut une expérience étonnante, car la Bible m’avait été jusqu’alors presque totalement étrangère ; elle n’avait pas été la compagne de chaque jour, mais une simple lecture occasionnelle.


Plus tard, d’autres pensées de même nature se révélèrent, et je commençai à réaliser que, tout au long des Écritures, il nous est dit : «Ne t’appuie pas sur ton propre entendement... Reconnais--le dans toutes tes démarches et il guidera tes pas... Celui qui demeure dans le lieu secret du Très--Haut repose à l’ombre du Tout--puissant... Dans le calme et la confiance sera ta force. »


Tandis que se révélait un passage après l’autre, je fus mené finalement vers la plus grande de toutes les expériences, dans laquelle le grand Maître, le Christ Jésus, révèle que si nous demeurons dans la Parole et laissons la Parole demeurer en nous, nous porterons des fruits en abondance, et que c’est vraiment le plaisir de Dieu que nous ayons une vie prospère et fructueuse. Il y avait toujours le rappel du prix à payer : « Demeurez en Moi et laissez--Moi demeurer en vous. Demeurez dans la Parole et laissez la Parole demeurer en vous. Demeurez en Dieu. Ayez la vie, le mouvement et l’être en Dieu. Cherchez--Le pendant qu’Il peut être trouvé. »


Peu à peu, je me rendis compte que toute l’Écriture révélait au monde que « l’homme dont le souffle est dans ses narines », l’homme séparé et éloigné de Dieu ne compte pas, car il n’est rien. Je commençai à comprendre pourquoi le Christ Jésus avait pu dire : « De moi--même je ne peux rien faire » – par moi-- même je ne suis rien. « Le Père qui demeure en moi, c’est Lui qui fait les œuvres. » Je pus comprendre Paul lorsqu’il disait : « Je peux faire toutes choses par le Christ qui me fortifie », et je sus alors quel était dans ma vie le facteur qui manquait. J’avais vécu et je vivais une vie quotidienne ordinaire. Tout ce que Dieu signifiait pour moi, c’était une lecture occasionnelle de la Bible et une présence occasionnelle à l’église. Je voyais désormais que le principe de la vie, le secret de toute existence réussie, c’était que Dieu fasse partie de ma conscience même – ce que Paul appelle «prier sans cesse».


Au début, il se peut que vous ne compreniez pas pourquoi « prier sans cesse » ou penser à Dieu a un rapport quelconque avec le fait d’être heureux, de réussir ou d’être en bonne santé. Peut--être même ne pouvez--vous pas voir le lien entre Dieu et les affaires humaines. Cela, bien sûr, vous ne le découvrirez que par votre propre expérience, car, en dépit du témoignage que je peux vous apporter de ce que cela a fait dans ma vie, ou dans la vie de milliers de personnes auxquelles j’ai enseigné cette façon de vivre, vous ne serez convaincu que lorsque vous en aurez fait vous-même l’expérience véritable. La raison pour laquelle vous lisez ce livre est que vous êtes irrésistiblement attiré vers Dieu : il y a en vous quelque chose qui vous pousse à trouver le facteur manquant dans votre vie, celui qui vous rendra votre état originel d’harmonie, de joie et de paix. Le fait d’avoir lu l’Introduction jusqu’ici indique que c’est cela que vous cherchez, que là est le besoin qui réclame à cor et à cri d’être assouvi en vous. Soyez assuré que désormais, votre esprit se tournera encore et encore vers Dieu, jusqu’au jour où, tôt ou tard, il deviendra évident pour vous que votre vie ne sera complète que lorsqu’elle sera vécue en Dieu, et que Dieu vivra en elle. Jamais vous ne vous sentirez entièrement séparé ou éloigné de Dieu, parce que jamais plus dans votre vie vous ne pourrez passer de longues périodes sans prendre conscience de la Présence, et sans demeurer en Dieu, dans une certaine mesure.


Pensez un moment à ce qui se passe dans l’esprit d’une personne qui se réveille le matin et réalise :

« Sans Dieu, je ne suis rien : avec Dieu, toutes les forces d’harmonie s’unissent en moi pour s’exprimer». Ou représentez--vous une personne méditant un passage des Écritures comme celui--ci: « Il accomplit ce qui m’est donné à faire... L’Éternel rend parfait ce qui me concerne... Où irais--je loin de ton esprit ? Où fuirais--je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je fais mon lit en enfer, t’y voilà... Et même si je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. » Pensez à ce que cela signifie pour un homme d’affaires s’en allant à son bureau, ou bien pour une mère envoyant ses enfants à l’école, de savoir qu’ils ne sont pas seuls – où qu’ils soient, l’Esprit de Dieu est avec eux, et là où est cet Esprit de Dieu, il y a la liberté.


Jamais plus ils ne pourront se sentir seuls, ou sentir que leur vie dépend entièrement de ce qu’ils font, ou bien de ce que d’autres peuvent leur faire, en bien ou en mal, car jamais plus ils ne pourront oublier qu’il y a un JE, plus proche que le souffle et plus près que les mains et les pieds ; il y a une Présence qui marche devant eux pour aplanir les chemins tortueux, une Présence et Puissance qui prépare pour eux une demeure. Jamais ils ne pourront être séparés de l’Esprit de Dieu, tant que l’Esprit de Dieu sera maintenu vivant en eux.


Dans ma vie, j’ai connu l’abondance et l’absence d’abondance, mais chaque fois que se manifestait un manque quelconque, l’harmonie et la plénitude étaient rétablies par la réalisation que « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de chaque parole qui sort de la bouche de Dieu... J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas ». Vous êtes--vous jamais demandé ce que le Maître voulait dire par ces

mots ? Au fil des ans, j’ai passé des semaines et des mois à méditer sur eux, quelquefois des semaines d’un trait, et l’année suivante encore des semaines, jusqu’à ce que je comprenne leur sens. J’ai compris que Jésus parlait d’une substance intérieure, qui, en comparaison, faisait de la nourriture matérielle une substance de peu d’importance. Car, il ne refusait pas de manger en temps voulu, mais, lorsqu’il avait des choses plus importantes à faire, il avait une autre sorte de nourriture pour le soutenir.


Après les années passées dans ce travail, je peux vous dire que la nourriture intérieure, l’eau intérieure, le vin intérieur et le pain de vie – toutes ces choses sont apportées dans l’expérience tangible par la communion intérieure, et d’aucune autre manière. Elles ne peuvent être apportées à l’intérieur depuis l’extérieur. Pas même la lecture de la Bible ne peut faire cela pour vous. C’est le fait de prendre les vérités de la Bible en méditation, puis d’en obtenir une réalisation intérieure, qui change les mots que vous lisez dans un livre en la Parole de vie, le pain de vie, la nourriture, le vin, et l’eau de vie.


La vérité spirituelle dans une Bible n’est un pouvoir que dans la mesure où elle est rendue vivante dans votre conscience et maintenue vivante. Ce n’est pas moi qui vous dis cela: ce sont les maîtres qui nous ont dit que nous nous maintiendrons dans la paix en gardant notre esprit fixé sur Dieu, et que si nous demeurons dans la Parole de Dieu et laissons la Parole demeurer en nous, nous porterons des fruits en abondance. Nous aurons alors une eau intérieure, un vin intérieur, une nourriture intérieure et un pain intérieur afin de pourvoir au développement et à la croissance des fruits qui doivent apparaître à l’extérieur. Vous ne pouvez nourrir l’Arbre de Vie que de l’intérieur, pas de l’extérieur.


Le pain de vie, la nourriture, le vin et l’eau se forment à l’intérieur de nous par la contemplation de Dieu, des choses de Dieu et de la Parole de Dieu. Ils se forment en nous par la communion avec l’Esprit. Souvenez--vous toujours de ceci : l’Esprit de Dieu est en vous, mais rares sont ceux qui, de nos jours, semblent capables de passer des heures à lire la littérature spirituelle, et davantage d’heures encore en communion intérieure – quelques--uns seulement. Leur sérieux désir de connaître Dieu assurera leur succès sur le chemin spirituel.


Le message de ce livre n’est pas un message personnel. C’est une sagesse millénaire selon laquelle l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de chaque parole rappelée en conscience, de chaque parole et chaque pensée de Dieu maintenue en nous. C’est par cela que nous vivons. Lorsque nous essayons de vivre sans Dieu, nous ne vivons qu’avec les armes charnelles de ce monde. Toutefois, lorsque nous prenons la Vérité dans notre conscience et la laissons demeurer en nous, nous sommes alors revêtus d’une armure spirituelle, et l’unique épée dont nous avons besoin est l’épée de l’Esprit. Or, qu’est l’épée de l’Esprit, si ce n’est chaque parole qui sort de la bouche de Dieu?

J’ai appris ceci, et je m’efforce donc de vous le transmettre : maintenez la Parole de Dieu vivante dans votre esprit, dans votre pensée et dans votre expérience, et vous ne connaîtrez jamais la pénurie ou la limitation. Maintenez consciemment en vous la vérité que nul homme sur la terre n’est votre père – il n’y a qu’un seul Père, le Principe créateur de toute l’humanité – et vous ne connaîtrez jamais autre chose que l’amour de la part des hommes et des femmes de ce monde.


En maintenant la parole de Dieu vivante dans votre conscience, vous mettez en pratique les principes de la vie spirituelle. Dans ce livre, vous trouverez un exposé de ces principes, dont je parle parfois en les appelant « la lettre de vérité ». En elle-même, elle n’est pas suffisante, car «La lettre tue, mais l’Esprit vivifie. »


Ce livre est ma vie personnelle révélée. Ce livre, ainsi que «L’ART DE LA MÉDITATION» et «VIVRE LA VOIE INFINIE» révèlent tout ce qui m’est arrivé sur mon parcours spirituel entier, non seulement à moi mais à tous ceux qui ont reçu le même enseignement, soit de moi, soit d’un autre instructeur spirituel sur ce chemin particulier. Car je ne suis pas le seul à avoir appris ce secret du Maître ; c’est une sagesse ancienne vécue bien des fois par bien des hommes. Cette manière de vivre a été pratiquée tout au long des siècles, mais elle a été perdue, à l’exception de quelques--uns qui vivent la vie mystique.


Les problèmes du monde, au cours de ces dernières générations, ont poussé les hommes à chercher ce qui restaurera, ce qui établira la paix sur la terre et la bonne volonté parmi les hommes. Je l’ai trouvé – et dans ce livre, vous le trouverez.


«Je vous rendrais les années perdues par les sauterelles» (Joël 2 :25)

7 - Pratique de la Présence - AIME TON PROCHAIN


Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit. C’est le premier et le plus grand commandement. Et le second lui est semblable :


Tu aimeras ton prochain comme toi--même.

Matthieu 22 : 37--39


Les deux grands commandements du Maître forment la base de notre travail. Dans le premier et grand commandement, on nous enseigne qu’il n’y a pas de pouvoir en dehors de Dieu. Nous devons toujours réaliser que le Père en nous, l’Infini Invisible, est notre vie, notre Âme, nos ressources, notre forteresse et notre haute tour. Le commandement le plus important après celui--là est « Aime ton prochain comme toi-- même », avec son corollaire, qui est de nous comporter envers les autres comme nous aimerions voir les autres se comporter envers nous.

Qu’est--ce que l’amour, au sens spirituel ? Qu’est--ce que l’amour qui est Dieu? Quand nous nous souvenons comment Dieu fut avec Abraham, avec Moïse dans le désert, avec Jésus, Jean, et Paul, dirigeant leur ministère et pourvoyant à leurs besoins, le mot « amour » prend une signification nouvelle. Nous voyons que cet amour n’est pas quelque chose de lointain, ou qui peut venir à nous : il fait déjà partie de notre être ; il est déjà établi en nous ; et qui plus est, il est universel et impersonnel. Quand cet amour universel et impersonnel s’écoule de nous, nous commençons à aimer notre prochain, parce qu’il est impossible de sentir cet amour pour Dieu en nous et de ne pas aimer notre semblable.


Si quelqu’un dit :

J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut--il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?

Jean 4 : 20


Dieu et l’homme sont un, et nous ne pouvons d’aucune manière aimer Dieu sans qu’un peu de cet amour s’écoule vers notre prochain.

Comprenons que quoi que ce soit dont nous pouvons être conscient est notre prochain, que cela apparaisse en tant que personne, lieu ou chose. Toute idée dans notre conscience est un prochain. Nous pouvons aimer ce prochain au moment où nous voyons qu’il ou que cela ne possède aucun pouvoir, sauf celui qui vient de Dieu. Quand nous voyons Dieu comme la cause, et notre prochain comme ce qui est en Dieu et de Dieu, nous aimons alors notre prochain, qu’il apparaisse comme ami, parent, ennemi, animal, fleur ou pierre. En aimant de la sorte, avec une compréhension que tous les prochains sont de Dieu, provenant de la substance-Dieu, nous constatons que chaque idée dans la conscience prend sa juste place. Ces prochains, qui font partie de notre expérience, trouvent leur chemin vers nous, et ceux qui n’en font pas partie sont éloignés. Faisons de l’amour du prochain une activité spirituelle, en voyant l’amour comme la substance de tout ce qui est – quelle qu’en soit la forme. En nous élevant au--dessus de notre condition humaine, jusqu’à une dimension plus élevée de la vie où nous comprenons que notre prochain est un pur être spirituel, gouverné par Dieu, ni bon ni mauvais, nous aimons véritablement.


L’amour est la loi de Dieu. Quand nous sommes au diapason de l’amour divin, aimant l’ami comme l’ennemi, l’amour est alors une chose douce amenant la paix. Mais il n’est doux que lorsque nous sommes en harmonie avec lui. Il est comme l’électricité. L’électricité est très douce et bienveillante : elle donne lumière, chaleur et énergie tant que nous obéissons à ses lois. Mais dès l’instant où ces lois sont violées ou que l’on joue avec elles, l’électricité devient une épée à double tranchant. La loi d’amour est aussi inexorable que la loi de l’électricité.

Soyons bien clairs sur un point : nous ne pouvons faire de mal à personne, et personne ne peut nous faire de mal. Personne ne peut nous nuire, mais nous nous nuisons à nous--même en violant la loi d’amour. La punition pèse toujours sur celui qui fait le mal, jamais sur celui à qui le mal est fait. L’injustice que nous commettons à l’égard d’un autre réagit sur nous--même; le vol commis vis--à--vis d’un autre nous dépouille nous--même. La loi d’amour rend inévitable le fait que la personne qui paraît avoir subi un préjudice est en réalité bénie. Cette personne a une plus grande occasion de s’élever que jamais auparavant, et en général lui vient un bénéfice supérieur à ce qu’elle n’aurait jamais cru possible, alors que celui qui a commis la mauvaise action est hanté par des souvenirs jusqu’à ce qu’arrive le jour où il peut se pardonner à lui--même. La preuve complète que cela est vrai se trouve dans le seul mot « Soi » (Self, en anglais). Dieu est notre «Soi». Dieu est mon Individualité et Dieu est votre Individualité. Dieu constitue mon être, car Dieu est ma vie, mon Âme, mon esprit, mon mental et mon activité. Dieu est mon «Soi». Ce «Soi» est le seul «Soi» qui soit – mon «Soi» et votre «Soi». Si je vole votre «Soi», qui est--ce que je

vole ? MOI-MÊME (my Self, en anglais). Si je mens à propos de votre «Soi», à propos de qui est--ce que je mens? À propos de MOI--MÊME (my Self). Il n’y a qu’un seul «Soi», et ce que je fais à un autre, je le fais à MOI--MÊME.


Le Maître enseigne cette leçon au chapitre 25 de Matthieu, lorsqu’il dit :

« Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » Le bien que je vous fais, je ne le fais pas du tout pour vous; car c’est à mon propre avantage. Le mal que je vous fais ne vous blessera pas, car vous trouverez une manière de vous en remettre ; c’est moi qui en subirai l’effet boomerang. Il faut que nous arrivions là où nous croyons vraiment et pouvons dire de tout notre cœur : « Il n’y a qu’un seul «Soi». L’injustice que je commets vis--à-vis d’un autre, c’est envers moi--même que je la commets. Le manque d’égards que je manifeste envers un autre, c’est envers moi--même que je le manifeste. » En reconnaissant cela, la véritable signification de « se comporter envers les autres comme nous voudrions voir les autres se comporter envers nous » nous est révélée.


Dieu est l’être individuel. Cela signifie que Dieu est le seul Soi, et qu’il n’y a aucun moyen pour qu’un mal ou un préjudice puisse entrer et souiller la pureté infinie de l’Âme de Dieu, ni rien sur quoi le mal puisse frapper ou à quoi il puisse s’attacher. Quand le Maître a réitéré la sagesse séculaire : « Voilà pourquoi tout ce que vous voudriez que les hommes vous fassent, faites--le leur de même ; car cela est la loi et les prophètes », il nous a donné un principe. Si nous n’agissons pas envers les autres comme nous voudrions les voir agir envers nous, nous faisons du tort, non aux autres, mais à nous--même. Dans l’état présent de la conscience humaine, il est vrai que les mauvaises pensées, les actes malhonnêtes et les paroles irréfléchies que nous infligeons à d’autres leur nuisent temporairement, mais nous découvrirons, en fin de compte, que le mal ne fut pas aussi grand pour eux qu’il le fut pour nous-même.


Dans les temps à venir, quand les hommes reconnaitront la grande vérité que Dieu est l’Individualité de chaque être, le mal dirigé contre nous par un autre ne nous touchera jamais, mais rebondira aussitôt sur celui qui l’aura envoyé. Dans la mesure où nous reconnaissons Dieu comme notre être individuel, nous comprenons qu’aucune arme forgée contre nous ne peut réussir, parce que le seul JE est Dieu. Il n’y aura plus de crainte de ce que l’homme peut nous faire, puisque notre Individualité est Dieu et ne peut être blessée. Dès que la première réalisation de cette vérité nous vient, nous ne nous inquiétons plus de ce que notre prochain nous fait. Matin, midi et soir, il nous faut surveiller nos pensées, nos paroles et nos actes, pour nous assurer que nous ne sommes pas nous--même responsable de quoi que ce soit de nature négative, qui pourrait avoir des répercussions indésirables.


Cela ne veut pas dire que nous serons bons par crainte de conséquences néfastes. La révélation du Soi unique est bien plus profonde que cela : elle nous permet de voir que Dieu est notre individualité, et que tout ce qui est de nature erronée ou négative, émanant d’un quelconque individu, n’a de pouvoir que dans la mesure où nous lui accordons nous--même ce pouvoir. Ainsi, tout ce que nous faisons aux autres, en bien ou en mal, c’est au Christ de notre être que nous le faisons : «Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » Nous réaliserons alors que c’est la vérité au sujet de tous les hommes, et que le seul chemin vers une vie fructueuse et satisfaisante est de comprendre que notre prochain est notre propre Soi.


Le Maître nous a instruits spécifiquement sur les manières par lesquelles nous pouvons servir nos semblables. Il a insisté sur l’idée de service. Toute sa mission fut de guérir les malades, de ressusciter les morts et de nourrir les pauvres. Dès que nous faisons de nous--mêmes des avenues pour que s’écoule l’amour divin, à partir de ce moment--là, nous commençons à nous servir l’un l’autre, à exprimer l’amour, le dévouement, et à partager, tout cela au nom du Père.


Suivons l’exemple du Maître, et ne cherchons pas de gloire pour nous--même. Avec lui, c’est toujours le Père qui fait les œuvres. Il n’y a jamais de place pour l’autojustification, le pharisaïsme, ou la glorification de soi dans l’accomplissement d’un quelconque service. Partager l’un avec l’autre ne devrait pas se réduire à une simple philanthropie. Certaines personnes se demandent pourquoi elles se trouvent elles-- mêmes sans rien, alors qu’elles ont toujours été si charitables. Elles connaissent des années de vaches maigres parce qu’elles croient qu’elles ont donné e part de leurs possessions personnelles; alors que la vérité est que « La terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient ». Si nous exprimons notre amour pour notre semblable en réalisant que nous ne donnons rien de nous--même, mais que tout appartient au Père, duquel viennent tout bien et tout don parfait, nous serons alors capable de donner librement et de découvrir que malgré tout ce que nous avons donné, il reste encore douze paniers pleins. Croire que nous donnons de ce qui nous appartient, de notre temps, de notre force, réduit un tel don à de la philanthropie et n’amène avec soi nulle récompense. Le vrai don se manifeste quand il est une reconnaissance que « La terre est au Seigneur », et que, si nous donnons de notre temps ou de nos efforts, nous ne donnons pas ce qui est à nous, mais ce qui est à Dieu. C’est alors que nous exprimons l’amour qui est de Dieu.


Quand nous pardonnons, l’amour divin s’écoule de nous. Quand nous prions pour nos ennemis, nous aimons de façon divine. Prier pour nos amis n’est d’aucun profit. Les plus grandes récompenses de la prière viennent lorsque nous apprenons à réserver chaque jour des moments spécifiques où nous prions pour ceux qui se servent de nous sans scrupules, pour ceux qui nous persécutent, pour ceux qui sont nos ennemis – pas seulement des ennemis personnels, car il y a des gens qui n’ont pas d’ennemis personnels, mais des ennemis de notre religion, de notre ethnie, ou de notre nation. Nous apprenons à prier : «Père, pardonne--leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.» Quand nous prions pour nos ennemis, quand nous prions que leurs yeux s’ouvrent à la Vérité, bien des fois ces ennemis deviennent nos amis.

Nous commençons cette pratique par nos relations personnelles. S’il y a là des êtres avec lesquels nous ne sommes pas en termes harmonieux, nous nous apercevons que lorsque nous nous tournons vers l’intérieur et prions pour que l’amour fraternel et l’harmonie règnent entre nous, nous entrons avec eux dans une relation de fraternité spirituelle au lieu de rencontrer des ennemis. Dès lors, notre relation avec chacun s’établit dans une harmonie et une joie inconnue jusque--là.


Cela n’est pas possible tant que nous éprouvons une animosité envers qui que ce soit. Si nous entretenons en nous une antipathie personnelle, ou si nous nous laissons aller à la haine nationale ou religieuse, aux préjugés ou au sectarisme, nos prières sont sans valeur. Pour prier, nous devons aller à Dieu les mains pures ; et pour approcher Dieu les mains pures il nous faut renoncer à nos animosités. En nous--même, nous devons tout d’abord prier pour que soient pardonnés ceux qui nous ont offensés, puisqu’ils ne savent pas ce qu’ils font; ensuite, reconnaître au-dedans de nous: «Je suis en relation avec Dieu en tant qu’enfant, par conséquent avec tout homme en tant que frère. » Une fois établi en nous cet état de pureté, nous pouvons demander au Père:


Donne--moi la grâce; donne--moi la compréhension; donne-- moi la paix; donne--moi aujourd’hui mon pain quotidien; donne-- moi aujourd’hui le pain spirituel, la compréhension spirituelle. Donne--moi le pardon, même pour ces erreurs inoffensives que j’ai commises involontairement.

La personne qui se tourne au--dedans pour la lumière, la grâce, la compréhension et le pardon n’échoue jamais dans ses prières. La loi de Dieu est la loi de l’amour, la loi d’aimer nos ennemis – ne pas les craindre, ne pas les haïr, mais les aimer. Peu importe ce qu’un individu nous fait, nous n’avons pas à frapper en retour. Résister au mal, rendre la pareille ou chercher à se venger, c’est reconnaître le mal comme réel. Si nous résistons au mal, si nous le réfutons, si nous nous vengeons ou si nous frappons en retour, nous ne prions pas pour ceux qui se servent de nous sans scrupules et nous persécutent.


Comment pouvons--nous dire que nous ne reconnaissons que le bien – Dieu – comme seul pouvoir, si nous haïssons notre prochain ou faisons du mal à quelqu’un? Christ est la véritable identité, et reconnaître une identité autre que Christ c’est nous retirer nous--même de la conscience--Christ.


Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

Matthieu 5 : 44--45


Il n’y a pas d’autre manière d’être le Christ, l’Enfant de Dieu. L’esprit du Christ n’a en lui aucune critique, aucun jugement, aucune condamnation, mais contemple le Christ de Dieu en tant que l’activité de l’être individuel, en tant que votre âme et la mienne. Les yeux humains ne comprennent pas cela, car en tant qu’êtres humains nous sommes bons et mauvais; mais, spirituellement, nous sommes les Enfants de Dieu, et par la conscience spirituelle nous pouvons discerner le bien spirituel en chacun de nous. Il n’y a pas de place dans la vie spirituelle pour la persécution, la haine, le jugement ou la condamnation d’une personne ou d’un groupe de personnes. Ce n’est pas seulement incompatible, mais hypocrite, d’un côté de parler du Christ et de notre grand amour pour Dieu, et de l’autre de parler de manière désobligeante d’un voisin qui est d’une ethnie, d’une croyance, d’une nationalité, d’une affiliation politique ou d’une position économique différente. Nul ne peut être l’enfant de Dieu aussi longtemps qu’il persécute ou hait quelqu’un ou quelque chose ; on ne peut l’être qu’en vivant dans une conscience d’où le jugement et la condamnation sont exclus.


L’interprétation habituelle de « Ne jugez pas » est que nous n’avons pas à juger qui que ce soit comme mauvais. Il nous faut aller bien plus loin que cela : nous ne devons pas, non plus, juger qui que ce soit comme bon. Nous devons prendre autant de soin à ne pas appeler quelqu’un bon que nous en prenons à ne pas l’appeler mauvais. Nous ne devrions pas étiqueter qui que ce soit ou quoi que ce soit comme mauvais, de même que nous ne devrions pas étiqueter qui que ce soit ou quoi que ce soit comme bon. Le Maître a dit : « Pourquoi m’appelles--tu bon ? Nul n’est bon qu’un seul : Dieu. » C’est le summum de l’égotisme de dire : «Je suis bon ; j’ai de la compréhension ; je suis moral ; je suis généreux; je suis charitable. » Si des qualités de bien se manifestent à travers nous, ne nous appelons pas bon nous-- même, mais reconnaissons ces qualités comme étant l’activité de Dieu. «Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. » Tout le bien du Père s’exprime à travers moi.


L’un des principes de base de la Voie Infinie est qu’une bonne condition humaine n’est pas suffisante pour assurer notre entrée dans le royaume spirituel, ni pour nous amener en unité avec la loi cosmique. Il vaut certainement mieux être un bon être humain qu’un mauvais, tout comme il vaut mieux être un être humain en bonne santé plutôt que malade ; mais obtenir la santé ou la bonté n’est pas, en soi, vivre spirituellement.


La vie spirituelle ne vient que lorsque nous nous sommes élevés au-dessus du bien humain et du mal humain et avons réalisé :


« Il n’y a pas de bons êtres humains ou de mauvais êtres humains; Christ est la seule identité ». Nous regardons alors le monde et ne voyons ni hommes et femmes bons, ni hommes et femmes mauvais, mais nous reconnaissons que seul le Christ est la réalité de l’être.

Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens et présente ton offrande.

Matthieu 5 : 23--24


Si nous condamnons quelqu’un en tant qu’être humain, bon ou mauvais, juste ou injuste, c’est que nous n’avons pas fait la paix avec notre frère, et nous ne sommes pas prêts pour la prière de communion avec l’Infini. Nous ne nous élevons au--dessus de la bonne conscience des scribes et des Pharisiens que lorsque nous cessons de voir le bien et le mal, et que nous cessons de nous vanter de notre bonté, comme si l’un d’entre nous pouvait être bon. La bonté est une qualité et une activité de Dieu seul, et parce qu’elle l’est, elle est universelle.

N’acceptons jamais dans notre conscience un être humain qui a besoin de guérison, de travail, ou d’argent, car si nous le faisons nous sommes son ennemi au lieu d’être son ami. S’il y a un être humain – homme, femme ou enfant – que nous croyons malade, pécheur, ou mourant, ne faisons aucune prière avant d’avoir fait la paix avec ce frère. La paix que nous devons faire avec ce frère est de demander pardon d’avoir commis l’erreur de porter un jugement sur un individu, parce que chacun est Dieu en expression. Tout est Dieu manifesté; Dieu seul constitue cet univers ; Dieu constitue la vie, l’esprit et l’âme de tout individu.


«Tu ne rendras pas de faux témoignage contre ton prochain » (Deutéronome 5 : 20)


Cett phrase une portée bien plus étendue que simplement ne pas répandre de rumeurs ou se complaire en commérages à l’égard de notre prochain. Nous n’avons pas à maintenir notre prochain dans une condition humaine. Si nous disons « J’ai un bon voisin », nous portons contre lui un faux témoignage, tout autant que si nous disions « J’ai un mauvais voisin », parce que nous lui reconnaissons un statut d’être humain, quelquefois bon et quelquefois mauvais, mais jamais spirituel. Porter un faux témoignage contre notre prochain, c’est déclarer qu’il est humain, qu’il est limité, qu’il a des échecs, qu’il est quelque chose de moins que l’enfant même de Dieu.

Chaque fois que nous reconnaissons la condition humaine, nous violons la loi cosmique. Chaque fois que nous voyons notre prochain comme pécheur, pauvre, malade, ou mort; chaque fois que nous admettons qu’il est autre chose qu’Enfant de Dieu, nous portons un faux témoignage contre notre prochain.


En violant cette loi cosmique, nous attirons à nous notre propre châtiment. Ce n’est pas Dieu qui nous punit. Nous nous punissons nous--même, car si je dis que vous êtes pauvre, je dis en fait que je suis pauvre. Il n’y a qu’un seul JE et une seule Identité; la vérité que je reconnais au sujet de vous est la vérité au sujet de moi. Si j’accepte la croyance en la pauvreté dans le monde, cela se répercute sur moi. Si je dis que vous êtes malade, ou que vous n’êtes pas aimable, j’accepte une qualité en dehors de Dieu, une activité hors de Dieu, et ce faisant je me condamne moi--même, parce qu’il n’y a qu’une seule Identité. Finalement, en portant un faux témoignage contre mon prochain, je me condamne moi--même et je suis celui qui en subit les conséquences.


La seule manière d’éviter de porter un faux témoignage contre notre prochain, c’est de réaliser que le Christ est notre prochain, que notre prochain est un être spirituel, l’Enfant de Dieu, tout comme nous le sommes. Il ne le sait peut--être pas et nous ne le savons peut--être pas, mais la vérité est : Je suis Esprit ; Je suis Âme ; Je suis conscience ; Je suis une expression de Dieu – et mon prochain également, qu’il soit bon ou mauvais, ami ou ennemi, à côté de chez moi ou à l’autre bout du monde.


  Dans le Sermon sur la Montagne, le Maître nous a donné un guide et un code de conduite humaine à suivre, tandis que nous développons une conscience spirituelle. La Voie Infinie met l’accent sur les valeurs spirituelles, un code spirituel qui conduit automatiquement à un bon état humain. Un bon état humain est la conséquence naturelle de l’identification spirituelle. Il serait difficile de saisir que le Christ est l’âme et la vie de l’être individuel, et de nous quereller ensuite avec notre prochain ou de le calomnier. Nous mettons notre foi, notre confiance et notre assurance dans l’Infini Invisible, et nous ne prenons pas en considération les circonstances et conditions humaines. Puis, quand les circonstances ou conditions humaines se présentent, nous les voyons dans leur véritable relation. Lorsque nous disons : «Tu aimeras ton prochain comme toi--même », il ne s’agit pas d’amour humain, d’affection ou d’amitié. Il s’agit de maintenir notre prochain dans son Identité spirituelle, et nous voyons ensuite l’effet de cette juste identification dans la scène humaine.


Bien des fois, il nous paraît difficile d’aimer notre prochain, parce que nous croyons que notre prochain se tient entre nous et notre bien. Laissez--moi vous assurer que cela est loin d’être vrai. Aucune influence extérieure, bonne ou mauvaise, ne peut agir sur nous. C’est nous--même qui libérons notre bien. Comprendre pleinement ce que cela signifie exige une transition au niveau de la conscience. En tant qu’êtres humains, nous pensons qu’il y a dans le monde des individus qui pourraient, s’ils le voulaient, être bons pour nous ; ou bien nous pensons qu’il y en a d’autres qui sont une influence pour le mal, la nuisance ou la destruction. Comment cela peut--il être vrai si Dieu est la seule influence dans notre vie – Dieu, qui est plus «proche que le souffle, et plus près que nos mains et nos pieds » ?

La seule influence est celle du Père en nous, et elle est toujours bonne. «Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. »


Quand nous comprenons que notre vie se déploie à partir de l’intérieur de notre être, nous parvenons à la réalisation que nul sur la terre ne nous a jamais fait de mal, et nul sur la terre ne nous a jamais aidé. Chaque fois que, dans notre expérience, quelque chose nous a fait du mal, ce fut le résultat direct de notre incapacité à voir cet univers comme spirituel. Nous l’avons considéré avec louange ou condamnation, mais peu importe que ce soit l’un ou l’autre, ce faisant, nous avons ainsi attiré sur nous une sanction. Si nous jetions un regard sur les années passées, nous pourrions presque faire un plan détaillé des raisons pour chaque point de discorde survenu dans notre expérience. Dans chaque cas, c’est la même chose : c’est toujours parce que nous avons vu quelqu’un ou quelque chose qui n’était pas spirituel.

Nul ne peut nous être bénéfique ; nul ne peut nous nuire. C’est ce qui sort de nous qui revient pour nous bénir ou pour nous condamner. Nous créons le bien et nous créons le mal. Nous créons notre propre bien et nous créons notre propre mal. Dieu ne fait ni l’un ni l’autre : Dieu est. Dieu est un principe d’amour. Si nous sommes un avec ce principe, nous introduisons alors le bien dans notre expérience ; mais si nous ne sommes pas un avec ce principe, nous introduisons le mal dans notre expérience. Quoi que ce soit qui s’écoule de notre conscience, ce qui sort en secret, est révélé au monde de façon visible.


Quoi que ce soit qui émane de Dieu dans la conscience de l ́homme, individuellement ou collectivement, a un pouvoir. Qu’est--ce qui émane de Dieu et opère dans la conscience de l’homme, si ce n’est l’amour, la vérité, la plénitude, la perfection, l’intégrité – toutes les qualités christiques ? Parce qu’il n’y a qu’un seul Dieu, un seul Pouvoir infini, l’amour doit être l’émotion qui règne en maître dans le cœur et l’âme de chaque personne sur la face de la terre.


Contrastant avec cela, il y a ces autres pensées – de peur, de doute, de haine, de jalousie, d’envie et d’animalité – qui occupent probablement le premier rang dans la conscience de beaucoup de gens dans le monde. En tant que chercheurs de vérité, nous appartenons à la très petite minorité de ceux qui ont reçu l’information que les mauvaises pensées des hommes n’ont aucun pouvoir ; elles n’ont sur nous aucun contrôle. Toutes les pensées erronée et le mal du monde n’ont aucun pouvoir sur vous ou sur moi, quand nous comprenons que l’amour est le seul pouvoir. Il n’y a pas de pouvoir dans la haine ; il n’y a pas de pouvoir dans l’animosité ; il n’y a pas de pouvoir dans le ressentiment, la luxure, la cupidité ou la jalousie.


Il y a peu de personnes au monde qui sont capables d’accepter l’enseignement que l’amour est le seul pouvoir, et qui sont prêtes à « devenir comme un petit enfant». Cependant, ceux qui acceptent cet enseignement de base du Maître sont ceux dont il a dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l’as voulu ainsi...


"Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu ; entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu."

Luc 10 : 21,23--24


Une fois que nous acceptons ce très important enseignement du Maître et que nos yeux voient au--delà des apparences, nous réaliserons consciemment tous les jours que chaque personne dans le monde est dotée – d’en Haut – de l’amour, et que cet amour dans sa conscience est le seul pouvoir, un pouvoir de bien pour vous, pour moi et pour elle--même; mais que le mal dans la pensée humaine, qu’il prenne la forme de cupidité, de jalousie, de luxure ou de folle ambition, n’est pas un pouvoir et il n’est ni à craindre ni à haïr.

Notre façon d’aimer notre frère comme nous--même consiste en cette réalisation : Le bien dans notre frère est de Dieu et est un pouvoir; le mal dans notre frère n’est pas un pouvoir, pas un pouvoir contre nous, et, en dernière analyse, il n’est pas même un pouvoir contre lui une fois qu’il s’éveille à la vérité. Aimer notre frère signifie connaître la vérité le concernant : savoir que ce qui en lui, qui est de Dieu, est un pouvoir, et que ce qui est en lui, qui n’est pas de Dieu, n’est pas un pouvoir. C’est alors que nous aimons vraiment notre frère. Des siècles d’enseignement religieux officiel ont instillé dans tous les peuples du monde un sentiment de séparation, de sorte qu’ils ont développé des intérêts différents les uns des autres, divergeant également du reste du monde. Néanmoins, lorsque nous maîtrisons le principe d’unicité, et que ce principe devient une conviction profonde en nous, dans cette unicité le lion et l’agneau peuvent reposer ensemble.


Nous avons la preuve que cela est vrai quand nous comprenons la signification correcte du mot « Je ». Une fois que nous aurons une première perception de la vérité que le JE de moi est le JE de vous, que mon Identité est votre Identité, nous verrons alors que nous n’avons pas d’intérêts divergents l’un de l’autre. Il n’y aurait ni guerre, ni conflit d’aucune sorte, si seulement il peut être établi clairement que l’être réel de chacun dans l’univers est le seul Dieu, le seul Christ, la seule âme et l’unique Esprit. En raison de cette unicité, ce qui profite aux uns profite aux autres.


Dans cette unité spirituelle, nous trouvons notre paix les uns avec les autres. Si nous en faisons l’expérience, nous verrons très rapidement à quel point c’est vrai. Lorsque nous allons au marché, nous réalisons que chaque personne que nous rencontrons est ce même UN que nous sommes, que la même vie l’anime, la même âme, le même amour, la même joie, la même paix, le même désir du bien. Autrement dit, le même Dieu trône à l’intérieur de tous ceux avec lesquels nous entrons en contact. Il se peut que, pour l’instant, ils ne soient pas conscients de cette Présence Divine au--dedans de leur être, mais ils y deviendront réceptifs à mesure que nous La reconnaîtrons en eux. Dans le monde des affaires, nous maintenons la pratique de cette reconnaissance, que ce soit avec nos compagnons de travail, nos employeurs ou nos employés ; que ce soit avec nos concurrents ou bien dans les relations concernant la gestion et l’emploi :


Je suis vous. Mon intérêt est votre intérêt ; votre intérêt est le mien, puisque la seule et même vie anime notre être, la seule âme, l’unique Esprit de Dieu. Tout ce que nous faisons l’un pour l’autre, nous le faisons à cause du principe qui nous lie ensemble.

Une différence se remarque immédiatement dans nos relations d’affaires, dans nos relations avec les commerçants, dans nos relations avec notre communauté – et finalement dans les relations nationales et internationales. Dès que nous renonçons à notre sens humain de séparation, ce principe d’unicité commence à opérer dans notre expérience. Il n’a jamais échoué, et ne manquera jamais de produire une riche récolte de fruits.


Chacun est ici sur terre avec pour un seul but, et ce but est de manifester la gloire de Dieu, la divinité et la plénitude de Dieu. Dans cette réalisation, nous serons mis en contact seulement avec ceux qui sont une bénédiction pour nous, comme nous sommes une bénédiction pour eux.


Dès l’instant où nous comptons sur une personne pour obtenir notre bien, il se peut que nous trouvions aujourd’hui du bien, et demain du mal. Le bien spirituel peut venir à travers vous vers moi, du Père, mais il ne vient pas de vous. Vous ne pouvez être la source d’aucun bien pour moi, mais le Père peut se servir de vous comme instrument pour que Son bien s’écoule à travers vous vers moi. Ainsi, en regardant nos amis ou notre famille à cette lumière, ils deviennent des instruments de Dieu, du bien de Dieu qui nous parvient à travers eux. Nous nous mettons sous la Grâce en reconnaissant que tout bien émane du Père au-- dedans de nous. Le bien peut sembler venir à travers d’innombrables personnes différentes, mais c’est une émanation du bien, une émanation de Dieu à partir de l’intérieur de nous.

Quel est le principe ? «Aime ton prochain comme toi--même. » En obéissant à ce commandement, nous aimons amis et ennemis; nous prions pour nos ennemis; nous pardonnons, même soixante--dix fois sept fois s’il le faut ; nous ne portons pas de faux témoignage contre notre prochain en le condamnant; nous ne jugeons ni en bien ni en mal, mais nous voyons, à travers chaque apparence, l’identité christique la seule Identité, qui est votre Identité et mon Identité. C’est alors que l’on peut dire de nous:


Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez rendu visite ; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi.


Les justes lui répondront : Seigneur, quand t’avons--nous vu avoir faim, et t’avons--nous donné à manger ; ou avoir soif, et t’avons--nous donné à boire ? Quand t’avons--nous vu étranger, et t’avons-- nous recueilli ; ou nu, et t’avons--nous vêtu ? Quand t’avons--nous vu malade, ou en prison, et sommes--nous allés vers toi ? Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.

Matthieu 25 : 34--40

8 - L’art de la guérison spirituelle - LA RELATION D’UNITÉ


Votre monde et le mien est une extériorisation en images de notre conscience : quand cette conscience est imprégnée de vérité, notre univers exprime l’harmonie, l’ordre, la prospérité, la joie, la paix, la force et la domination. Lorsqu’il y a absence de vérité en notre conscience – une acceptation des valeurs et des croyances du monde – alors notre monde prend l’aspect du changement, des succès et échecs attribués au hasard et à la chance qui sont caractéristiques des croyances du monde. Toutes les conditions de vie d’un individu reflètent l’activité de sa conscience.


Votre univers est incorporé en votre conscience, il reflète l’état de votre conscience, car c’est votre conscience qui gouverne votre monde. Votre conscience de la vérité est la loi qui régit votre monde; mais, d’autre part, votre ignorance de la vérité devient également la loi qui prévaut. Par exemple, l’obscurité n’a pas par elle-même force de loi, parce que, comme vous le savez, l’obscurité peut être dissipée par la présence de la lumière. Cependant, en l’absence de lumière, l’obscurité prétendra être présente; ainsi en est-il de même en votre conscience : si la vérité y en est absente, l’ignorance, les mensonges, les apparences, les discordes et dysharmonies prétendent alors être présents. Ainsi, en l’absence d’une activité de vérité en votre conscience, votre monde reflètera : la chance, le hasard, les croyances humaines, les croyances médicales ou astrologiques; alors que l’activité de vérité qui opère en votre conscience et en tant que votre conscience, devient une loi d’harmonie pour tout ce qui est dans votre monde et fait en sorte que tout ce qui vous concerne reflète l’harmonie de votre conscience.


Supposons que vous vous trouvez dans une situation où vous êtes devant une pièce remplie de gens avec lesquels vous devez travailler d’une façon ou d’une autre : leur parler, les instruire ou les servir. Alors que vous les regardez, ils se présentent à vos yeux sous une variété d’apparences : des bonnes et des mauvaises personnes, des personnes malades, bien portantes, riches et pauvres.

Comment pouvez-vous établir un sentiment d’unité avec tous ces gens ? Pour en arriver à éprouver un sentiment d’union avec toute personne, il faut tout d’abord que vous fassiez votre contact avec l’Esprit en vous et trouviez votre propre complétude; vous devez établir votre contact avec le Père en vous, après quoi vous allez immédiatement devenir un avec chaque individu qui se trouve dans le rayon de votre conscience.


C’est là pour vous une opportunité de mettre en application les principes de la Voie Infinie. Regarder par- dessus ou à travers chaque personne jusqu’à Dieu :


Dieu est le principe qui anime chaque individu; Dieu est l’esprit de chaque personne dans cette pièce, l’intelligence qui s’exprime en tant que personne. Dieu est le seul amour qui soit et, comme Dieu est infini, Dieu est tout amour. Ainsi, comme Dieu est l’amour de chaque être individuel et que chaque être est remplit de cet amour qui est Dieu, aucun individu ne peut donc être utilisé comme un instrument pour la haine, l’envie, la jalousie ou la malveillance.


Une telle réalisation vous élèvera au-delà des personnalités, jusque dans le royaume du pur être. Vous pourriez êtres confrontés à des apparences de mésententes, mais quelle différence cela fait-il la forme que prend l’apparence ? Là où l’apparence tente de s’imposer à votre esprit, Dieu est. Vous avez affaire à Dieu seul, non à des croyances, des personnes ou des conditions. Il a été maintes et maintes fois démontré que face à des gens en proie à la colère ou face à des animaux furieux et prêts à attaquer, en se tenant simplement dans la réalisation de Dieu en tant que réelle entité et identité – l’être véritable – Dieu, en tant que seule loi, seule substance, seule cause, seul effet, survient ce que nous appelons la guérison. Cette méthode de traitement ne s’éloigne jamais du royaume de Dieu pour descendre jusqu’au niveau humain, c’est-à-dire au niveau de la personne, de la condition ou de la circonstance; pas plus qu’elle ne prend en considération des facteurs comme le manque d’emploi, la maladie ou le péché.


Il est si facile de dire : ceci est bien, cela est mal, ceci vient de Dieu et cela vient du diable. Mais à l’heure où quelque chose ou quelqu’un prétend avoir le pouvoir de vous crucifier ou de vous libérer, le pouvoir de vous causer du trouble, de vous faire ceci ou cela; c’est là que vous devez vous tenir fermement en cette réalisation :


Mon être est en Christ, et tant et aussi longtemps que je maintiens mon être en Christ, seul le Christ peut opérer en ma conscience – Christ qui est l’unique conscience, la conscience de toute personne dans le monde.


En d’autres mots, quand vous regardez ce monde et voyez des personnes ou circonstances qui prétendent détenir un pouvoir de bien ou de mal sur vous, vous devez reconnaître à nouveau que votre être est en Christ et que seul ce qui est inspiré du Christ peut exercer une influence sur vos affaires.


Il y a plusieurs années, dans une période de détresse, il m’est venu à l’esprit que je devais aimer ceux qui me détestent, que, face à l’ingratitude, je devais offrir de l’amour. Et ma réponse fut : «Père, je ne peux y arriver. Je ne sais pas comment faire. Je peux être hypocrite et dire que j’aime ces gens qui me haïssent, me condamnent, me jugent et me combattent. Je peux t’avouer sincèrement que je ne sais comment les aimer. Il est vrai que je n’ai pas d’antagonisme à leur égard, parce que je sais ce qui les motive et je ne les en blâme pas. Si je n’avais ce peu de compréhension de Ton amour infini, je ferais sans doute comme eux si j’étais à leur place, ainsi je n’ai aucun esprit de jugement, de critique ou de condamnation à leur égard. Je peux même dire : «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font – mais de les aimer ! Non, honnêtement, je ne peux pas dire que je les aime. Je ne peux tout simplement pas. S’il doit y avoir de l’amour, je suis parfaitement disposé à être la voie par laquelle Toi, Dieu, tu puisses les aimer à travers moi. Si cela est possible, qu’il en soit donc ainsi; mais ne me demande pas de les aimer, car c’est au-delà de mes capacités.


Moins d’une minute plus tard, je me suis trouvé dans un bel état de paix, je suis allé me coucher et me suis réveillé complètement guéri. Il est impossible d’aimer l’ingratitude, l’injustice, la calomnie et le mensonge, mais nous devons être prêt à laisser Dieu prendre le relais : «Dieu, Toi qui a pu aimer le voleur sur la croix et la femme adultère, Tu aimes aussi ces gens.»


Que m’était-il demandé en vue de la démonstration que j’avais à faire ? N’était-ce pas la capacité à m’effacer, me réduire à néant jusqu’au point de ne pas essayer d’être vertueux par moi-même en prétendant aimer mes ennemis ? Lorsque vous dites que vous aimez vos ennemis, cela est une fausse vertu. Nous devons apprendre à laisser Dieu se charger d’aimer et être prêt à nous faire l’instrument par lequel l’amour de Dieu s’écoule vers nos amis et vers nos ennemis.


Le monde est fait de bonnes et de mauvaises personnes, de personnes justes et injustes, mais lorsque vous vous élevez jusque dans ce cercle de Dieu, vous découvrez que Dieu est le principe qui gouverne tous les êtres. Dieu est l’unique principe régissant toute personne. Il est l’unique principe qui anime l’amour, la vérité, la vie de tous les êtres; ainsi en est-il de tous ceux à qui vous avez affaire, que ce soit au niveau social, professionnel ou familial.


Votre maison prend la forme de tout ce qui constitue votre conscience de maison. Vous êtes le gardien du portail de votre foyer et vous devriez monter la garde à la porte, pour voir à ce que rien ne passe son seuil qui n’a pas le droit d’être là. Cette porte, toutefois, n’est pas une porte matérielle. La seule porte qui soit est la porte de la conscience, et c’est la seule porte dont vous soyez responsable. Qu’est-ce que vous laissez entrer par cette porte, jusque dans votre conscience ? Est-ce que vous acceptez la contagion et l’infection en tant que pouvoir dans votre maison ? Vous faites-vous l’allié de la discorde et des querelles ? Ne laissez pas s’écouler un seul jour sans réaliser que rien ne peut franchir le seuil de votre conscience, sauf la vérité de l’être et qu’aucune suggestion ou pouvoir humain, qu’il soit physique, matériel ou mental n’y a force de loi. Toute croyance qui entre dans votre maison doit d’abord entrer par votre conscience, et la vérité de l’être en votre conscience va agir en tant que loi qui annihile toute fausse croyance qui voudrait y faire intrusion.


Tout ce qui entre dans le champ de votre conscience va adopter la nature et les caractéristiques de cette conscience. Il n’y a pas que votre propre vie qui soit affectée par ce qui passe le seuil de votre conscience; mais la vie de tous ceux qui se tournent vers votre conscience, ce qui inclut les membres de votre famille et parfois aussi les membres de votre communauté ou de votre église. Tous ces gens cherchent leur pain auprès de vous; ils attendent de vous la vérité de l’être. Mais souvent votre esprit est tellement préoccupé par vos propres discordes et dysharmonies que ceux-ci s’en retournent sans la substance divine qu’ils étaient venus chercher auprès de vous.


Au plus profond de chaque personne, il y a une faim pour le pain de vie. Des amis, des parents et même des connaissances viennent jusqu’en votre demeure semblant chercher en apparence de la compagnie, des ressources ou quelque autre bien matériel. Même si de leur point de vie cela semble être leur objectif, en réalité ils aspirent et ont grand besoin de la vraie substance de vie, cette nourriture qui n’est pas périssable. Si vous leur donner de l’argent, et seulement cela; si vous leur offrez votre compagnie humaine et seulement cela, c’est comme si vous leur donneriez une pierre pour toute nourriture : vous ne leur donnez pas du pain de vie; vous n’élevez pas leur état de conscience. Vous ne pouvez le faire que dans la mesure où vous nourrissez spécifiquement la conscience de vérité en votre être, alors qu’ils viennent à vous :


Dieu est la substance et l’activité de ma maisonnée; Dieu est la conscience de chaque individu qui entre dans ma maison, amis ou parents. Rien n’entre dans ma maison qui puisse contaminer ou violer son caractère sacré, parce que Dieu est ma seule maison. Tant que ma maison apparaîtra sur terre sous l’aspect d’une structure matérielle, elle exprimera l’harmonie divine. Ceux qui s’y trouvent reflèteront cette harmonie ou en seront écartés car, dans ma demeure qui est mon temple, mon être, mon corps, nul ne peut demeurer s’il n’est semblable à Dieu. Quoi que ce soit de nature discordante qui y entrerait ou qui pourrait temporairement être autorisé à y entrer, serait renvoyé en temps opportun et de telle manière que ce ne soit dommageable pour personne, mais que ce soit une bénédiction pour tous ceux qui sont impliqués.


Puisque Dieu est ma conscience, il n’entrera en cette conscience rien de souillé, ni personne qui se livre à «l’abomination et au mensonge». Si, dans mon ignorance ou ma mollesse humaine, il m’arrive de permettre à quoi que ce soit qui n’y a pas sa place d’y entrer, cela ne pourrait y rester bien longtemps. La conscience de Vérité et de Vie que je suis le guérirait ou l’en ferait sortir. Je veux que ce tout ce qui pénètre dans ma conscience soit guéri ou retiré. Je ne saurais me cramponner à qui que ce soit en disant : «Malgré toutes tes fautes, j’ai besoin de toi et je veux que tu restes.» Je m’établis en Dieu et, si nécessaire, je quitte père, mère, frère, sœur, mari ou femme afin de demeurer dans le lieu secret du Très- Haut.


Vous accrocher à ce que vous savez ne pas être juste, en vertu d’une émotion purement humaine, agit très souvent en tant qu’obstacle à votre démonstration spirituelle. Chacun devrait s’en remettre à la guidance intérieure afin de déterminer quand se délester de liens humains et quand les maintenir.


Presque toutes les cérémonies de mariage comportent une version ou l’autre de cette déclaration : «Que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.» La vérité est que ce que Dieu a fait un, ce que Dieu a joint dans l’union et l’unité, aucun homme ne peut le séparer. C’est une complète impossibilité pour l’homme d’avoir du pouvoir sur Dieu et sur l’œuvre de Dieu. Nul homme a le pouvoir de défaire l’œuvre de Dieu. Dans le monde des apparences, il peut y avoir un différend, une discorde, une dysharmonie temporaire – et il y en aura, mais pas pour vous si vous vous élevez jusque dans le cercle de Dieu et que vous vivez là, dans la constante réalisation que ce que Dieu a fait est pour toujours et ce que Dieu a uni, aucun homme ne peut le séparer.


Si vous avez à faire face à un problème d’ordre conjugal, vous prendrez conscience que, Dieu étant Un, les seules relations qui existent sont des rapports d’unité; et qu’il ne peut y avoir de division ou de séparation dans cette unité – nul dysharmonie ou discorde dans l’un. Du moment où la dualité intervient, cela laisse place à toutes sortes de discordes et dysharmonies; dans l’unité, cela est impossible.

Beaucoup de gens croient que la réalisation d’une telle vérité assurerait le maintien d’un couple et que, par conséquent, aucun divorce ou séparation ne pourrait s’ensuivre. Rien n’est moins vrai. Un couple peut être uni légalement par le mariage, sans toutefois être un, uni au niveau de leur être – ils peuvent être mariés sans être spirituellement un. Donc, cette réalisation du principe d’unité pourrait au contraire conduire beaucoup plus rapidement à une séparation ou un divorce que s’il n’y avait pas eu cette réalisation; libérant ainsi le mari et la femme du joug de la dysharmonie et de la discorde; permettant à chacun d’eux de trouver ailleurs leur unité. Deux personnes ne peuvent espérer réaliser l’unité ou le véritable bonheur quand la vie se résume en une bataille continuelle ou des malentendus et désaccords à répétition. Rester marier sans aimer son partenaire est péché.


Un praticien en guérison spirituelle ne devait jamais faire intrusion dans la vie familiale de qui que ce soit ou de quelque couple que ce soit; ni juger humainement si deux personnes devraient se marier, rester mariés, se séparer ou divorcer. Ces questions ne sont pas du ressort d’un praticien spirituel. De plus, il n’est pas facile de discerner à partir des apparences extérieures, la nature véritable d’une situation. Dans tous les cas de discordes ou dysharmonies conjugales, tenez vous-en au fait que Dieu est l’unique être et qu’il n’existe qu’un seul vrai mariage : le mariage mystique. Un tel mariage est ordonné par Dieu et aucun homme ne peut le rompre.


Parfois, la meilleure façon pour Dieu de maintenir cette unité est de rompre le lien humain ou légal. N’allez jamais croire un instant que le seul fait de connaître le principe d’unité fasse en sorte de garder tous les mariages unis, car il n’en sera pas ainsi. Le fait de connaître l’unité permettra de maintenir une personne en union avec son bien; et si ce bien signifie le célibat, le mariage, la séparation ou le divorce, c’est ce bien qui surviendra. Personne n’a le droit de définir quelle forme une démonstration doit prendre, parce que tout doit se déployer conformément au bien spirituel, non pas selon quelque idée humaine de ce que constitue le bien. Personne ne devrait s’ériger comme apte et compétent à déterminer ce qu’est le bien pour qui que ce soit.


Il n’est pas sage d’essayer de protéger ceux qu’on aime des discordes et dysharmonies qu’eux-mêmes, consciemment ou non, ont amenées et continuent d’amener dans leur expérience. Il est préférable d’abandonner toutes préoccupations anxieuses, de les laisser libres, de les laisser vivre avec ces discordes, parce qu’une surprotection qui leur éviterait de rencontrer les conséquences de leur propre conduite constitue souvent la pierre d’achoppement qui les empêchent de s’éveiller à la vérité de l’être. Leur souffrance même pourrait être l’aiguillon nécessaire à leur éveil. Chacun de nous avons à apprendre la leçon de ««relâche-le et laisse-le aller». Relâcher ceux que vous aimez en Christ; relâchez-les en Dieu et laissez la loi de Dieu gouverner.


En dépit de l’importance de la réalisation spirituelle atteinte par certaines personnes et la mesure de leur mise en application pratique dans la vie au quotidien, ils trouveront toujours sur leur chemin ceux qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent pas ou ne vont pas répondre. Le plus grand témoignage connu de la vie spirituelle fut le Maître Jésus Christ et pourtant, il a eu son Judas, son Thomas qui doute, son Pierre qui renie et ses disciples qui se sont endormis dans le Jardin. Il ne fait nul doute que Pierre et Thomas se sont éveillés et se sont amendés de leur défaillance temporaire. Quant à Judas, rien ne prouve qu’il se soit éveillé à la lumière de l’Esprit. De même, il fut un temps où l’impulsion spirituelle ne trouvait pas d’écho en Saul de Tarse; et pourtant, le moment venu, il n’a pas seulement répondu à cette impulsion, mais en est devenu un grand témoignage vivant.


C’est pourquoi personne ne doit désespérer si ceux de sa famille, de son église, de son pays ou du monde en général, ne répondent pas pour le moment à l’impulsion spirituelle. En leur temps, ils y répondront. Pour certains, cela prendra des jours, des semaines, des mois, des années et pour d’autres plusieurs «vies» encore. Mais, tôt ou tard, tous les genoux vont fléchir – tous les genoux. Un jour ou l’autre, tous les hommes seront enseignés de Dieu.


Certains croient que leur propre développement spirituel est entravé par le manque de démonstration de quelqu’un dans leur entourage, ou que, pour une raison ou une autre, l’échec de la démonstration d’autrui exerce une influence défavorable sur eux. Ce n’est jamais vrai, à moins qu’eux-mêmes le permettent. Chaque être est responsable de sa propre démonstration spirituelle et il est complètement inutile de blâmer qui que ce soit pour un manque de courage spirituel.


Rien de moins que l’autorité du Maître lui-même nous a enseigné que, afin d’atteindre la stature du Christ, il est nécessaire de quitter mère, père, frère, sœur « à cause de mon nom». Pourquoi ne pas admettre qu’en fait, la plupart des gens ne sont pas encore prêts à quitter ceux-là même dont le comportement, croient-ils, feraient obstacle à leur démonstration ? Donc, personne ne devrait blâmer qui que ce soit – même pas eux-mêmes – mais plutôt réaliser sans tarder que seule l’acceptation d’une croyance universelle en un soi en dehors de Dieu peut exercer une influence hypnotique qui nous amène à croire que quelconque influence en dehors de notre être a le pouvoir d’agir sur nous. Comment qui que ce soit peut-il influencer, aider ou entraver la démonstration d’une autre personne? Comment est-il possible que qui que ce soi s’immisce entre l’être et la réalisation de son identité Christ ? Cela n’est possible que si la dépendance est placée sur un être humain.


Si les hommes et les femmes acceptent la croyance universelle selon laquelle leur soutien et leur approvisionnement proviennent de leur conjoint, conjointe, investissements ou entreprise; ils se placent alors sous la subordination de la loi humaine. Avant qu’ils aient une connaissance de la sagesse spirituelle, cette dépendance est normale; mais après avoir appris la vérité de leur identité – leur unité avec le Père – et qu’ils persistent à placer leur «foi dans les princes de ce monde», la famille ou les amis, plutôt que de se libérer et de vivre sous la grâce; ils continueront à vivre sous la loi humaine de la limitation. Dans la vie spirituelle, il n’y a pas de place pour la dépendance sur quelque personne ou chose que ce soit : il y a un partage certes, mais jamais de dépendance. Tout ce qui est partagé avec autrui, est partagé à partir de l’infinie générosité de Dieu :


«Je et mon Père sommes un» : voilà la nature de ma relation à Dieu et voilà la relation que Dieu a avec moi. Cette relation n’a rien à voir avec une personne humaine : parents, amis ou associés. Mon bien ne dépend en aucun cas d’eux, pas plus que leur bien à eux dépend de moi. Mon bien est le tout de Dieu se manifestant en tant que mon être individuel.


Quand cette unité est entrevue, chaque relation devient une relation d’amitié, de joie et de coopération. Si notre dépendance n’est pas sur les autres, alors aucun manque ou perte ne sera subi si nos relations venaient à disparaître, parce que le bien est inhérent à notre relation à Dieu et personne n’a le pouvoir de perdre la relation de cohéritier avec Christ en Dieu. La scène humaine ne témoigne pas de cette réalité parce que, pour bénéficier de la relation de Père et de fils, la vérité doit entrer en activité dans la conscience individuelle.


Lorsque vous avez appris à «n’appelez personne sur la terre votre père», automatiquement chaque homme, chaque femme et chaque enfant sur cette terre devient votre frère et votre sœur. Selon le témoignage humain, vous pouvez être un enfant unique et vous pouvez ne pas avoir de famille sur cette terre, mais du moment que vous avez accepté de «n’appelez personne sur la terre votre père», cela cesse d’être vrai, car vous avez fait de tous les êtres dans cet univers, un frère et une sœur. Les gens qui vous ont jusqu’ici considéré comme un étranger se disent soudain en vous voyant : «Je connais cette personne, je me sens comme si je l’avais toujours connue.» Même si vous n’êtes pas des frères ou des sœurs de sang, il n’existe aucune barrière entre vous, parce que désormais des liens encore plus nobles que ceux de sang ont été établis : vous êtes maintenant des frères et sœurs par ordonnance divine.


Il y a une affinité, un lien spirituel qui relie ensemble tous les enfants de Dieu. Ce lien est différent des liens purement humains ou mortels, et c’est ce qui explique que ceux qui persistent à vivre au niveau purement humain ou mortel finissent par s’écarter de l’expérience de ceux qui sont plus éclairés spirituellement. Chacun attire à lui ceux avec qui il est spirituellement en cohésion, ses frères et sœurs spirituels. Par contre, ceux qui vivent et sont encore attachés au fait de vivre sur le plan mortel et matériel vont tôt ou tard s’écarter de celui qui est illuminé spirituellement, et parfois, les plus grandes peines découlent des tentatives de les retenir.


Il se peut que vous rencontriez sur le chemin, le mensonge, la tromperie et la diffamation, parfois vos amis et parents sont endormis, ils ne vous soutiennent pas et même, quelquefois, s’opposeront à vous ou vous mettront des bâtons dans les roues. Vous devez cependant atteindre un degré de développement spirituel où tout cela ne vous concerne plus. Cela ne fait aucun différence dans votre vie qui vous fait défaut : cela fait une différence que pour eux, parce qu’ils ont failli dans la démonstration de leur Christ intérieur, mais cela ne fera pas de différence pour vous, si vous avez appris votre relation à Dieu.


Dieu étant la vie, la sagesse, l’activité et l’approvisionnement de votre être, vous n’avez aucune démonstration à faire qui dépende de qui que ce soit ici sur la terre. Vous êtes spirituellement nourri, vêtu et logé. Votre confiance repose entièrement sur cette vérité que tout ce que le Père a est à vous. Que la terre entière disparaisse, il resterait cette vérité : «Moi et mon père sommes un», et tout ce que le Père a serait encore à vous.


Quand, au cours de son enseignement, le Maître disait à ses disciples de quitter mère, frère, et sœur en son nom, il ne voulait pas dire qu’ils devaient quitter ceux de leur famille spirituelle. «Qui est ma mère, qui sont mes frères ?», disait-il, regardant autour de lui ceux qui étaient assis à ses côtés : «Voici ma mère et mes frères; car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère.» Tous ceux qui, ensemble, peuvent se rejoindre à un niveau spirituel d’amour sont liés, dès maintenant et pour l’éternité, partageant pour toujours les uns avec les autres.

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